304 pages
- Editeur : Folio (13 mai 2011)
Arrêté lors d’une escale en Algérie, Maurice Fabre est inculpé de génocide et crimes contre l’humanité. Ancien sous-préfet de Guelma, petite ville de l’Est algérien, il est accusé d’avoir ordonné et perpétré les tristement célèbres «massacres de Guelma» en 1945 : lors des célébrations du 8 mai, des émeutes nationalistes éclatèrent et furent réprimées dans le sang, faisant de nombreuses victimes parmi les Européens comme parmi la population musulmane.
Plus de soixante ans après ces événements, Maurice Fabre accepte de répondre à la justice algérienne et se replonge dans les heures sombres de la France coloniale. Bien embarrassé par cette arrestation au moment où les relations entre les deux pays semblent s’apaiser, le gouvernement français tente de le faire passer pour un vieillard gâteux. Mais Fabre a prévu de dévoiler toute la vérité...
lecture de juillet 2013
Première fois que je lis cet auteur. Etonnée que ce livre soit classé en polar, et pas en roman historique, c'est trompeur.
Un roman très noir, un homme qui se penche sur son passé durant la guerre d'Algérie. Très déstabilisant, au début on éprouve une espèce d'empathie pour ce vieillard, et en même temps, impossible de ne pas le comparer à Maurice Papon.
Une sorte de huis-clos assez angoissant. Pas trop bien compris les relations entre l'inculpé et sa juge, son avocate et son gardien. Comme une impression de complicité, presque de l'amitié...
Je n'ai pratiquement rien lu sur la guerre d'Algérie, donc difficile de me faire une idée bien précise. Au moins ce roman aura l'avantage d'avoir éveiller ma curiosité et mon envie d'en savoir un peu plus, donc je vais probablement lire autre chose sur le sujet, mais historique cette fois.
Retour vers l'Algérie. Celle qui existait deux ans avant ma naissance lorsque les manifestations célébrant la capitulation de l'Allemagne nazie se sont transformées en sanglantes émeutes.
C'est à mon grand-père François Zamponi que je dois le déclic qui m'a conduit à explorer cette époque assez glauque. Il a raconté sur un cahier d'écolier comment il avait passé une nuit de mai 1945 avec sa femme, sa fille et son beau-fils, fermiers près de Guelma, cachés par leurs ouvriers " indigènes " pendant que les occupants de la maison voisine étaient massacrés. Il est par contre resté discret sur la sauvagerie de la répression menée par les " miliciens " durant les jours qui ont suivi et j'ai du puiser à d'autres sources, écrites et orales, pour la mettre en scène.
Mon récit n'a pas eu l'heur de plaire aux Pieds-noirs qui ne veulent se souvenir que des victimes européennes de cette boucherie. Il n'a pas non plus satisfait les Algériens qui y ont vu une négation de ce qu'ils considèrent comme le moment fondateur de leur guerre d'Indépendance. J'ai eu en effet le mauvais goût de faire intervenir, aux côtés du sous-préfet organisateur des "milices coloniales" de Guelma, un officier de l'OSS, les services secrets américains qui envisageait de faire subir aux autochtones le sort des Indiens d'Amérique afin de créer en Afrique du Nord un bastion de résistance au communisme.
Une totale fiction comme l'a prétendu mon frère devenu citoyen des Etats Unis ? Je n'en suis pas absolument certain. Très présents en Algérie en 1945, les militaires américains ont été accusés par les autorités françaises d'avoir joué un rôle dans le déclenchement des émeutes. Ils s'en sont défendus mais on ne prête qu'aux riches. Et, en matière de complots tordus, les services secrets des USA sont loin d'être démunis. - Francis ZAMPONI
MORCEAU CHOISI
« Le vice-consul, finalement un peu moins stupide que je ne l’avais cru au premier abord, m’a expliqué que cette sordide campagne de presse ne me visait pas directement. Elle représentait en réalité une manoeuvre de leur gouvernement, soucieux de faire oublier sa corruption et son incompétence. Pour faire avaler à son peuple l’amnistie accordée aux égorgeurs intégristes, il avait décidé de me transformer en figure symbolique du mal.
Le préfet français Mauric Fabre métamorphosé en Satan, Chitân ! Après avoir saboté et pillé ce pays, ses dirigeants espèrent maintenant me faire incarner le colonialisme responsable de tous ses maux !
Eh bien, je n’ai pas l’intention d’accepter l’honneur de leur servir de bouc émissaire. Ils m’ont enlevé alors que je ne leur demandais rien et que, pour moi, la page algérienne était définitivement tournée. Tant pis pour eux ! » - Evènement
Autres titres de l'auteur :
- Le pain maudit de Pont-Saint-Esprit - (Roman)
- 69, année politique - Seuil - (Roman Noir)
- Site du Pont du Gard - SOMOGY, édition d'Art. 2008
- Le boucher de Guelma (roman historique) - Éditions du Seuil. Paris, 2007.
- L'œil du prince, Éditions Atelier de presse. Internet 2007. (Roman)
- La naissance de ce roman (virtuel)
- On m'appelle Eagle Four, Éditions du Seuil. Paris. 2007.
- Histoire secrète de la Ve République, Éditions La Découverte, coll. « Cahiers libres », novembre 2006, 752 p. (ISBN 978-2707149022) - ouvrage collectif
- Vendetta corsa - Éditions Noesis. Paris 2003. (Roman)
- Le don du sang - Éditions Actes Sud. Paris-Arles 2001 (Roman)
- Montpellier, métropole du sud.- Librairie Arthème Fayard. Paris 2001.
- In nomine patris - Éditions Actes Sud. Paris-Arles 2000 (Roman)
- Mon colonel - Éditions Actes Sud. Paris-Arles 1999. (Roman)
- Les RG à l'écoute de la France. Police et politique de 1981 à 1997. Éditions La Découverte. Paris 1998.
- La police, combien de divisions ? Éditions Dagorno. Paris 1989. Dans la collection « Combien de divisions ? »
- Sur la terre comme au ciel. Pour une nouvelle morale laïque Éditions Calmann-Lévy. Paris, 1989.
- La meilleure police du monde Éditions Duculot. Paris-Gembloux 1978.
Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata sont des répressions sanglantes d'émeutes nationalistes qui sont survenues en mai 1945 dans le département de Constantine, en Algérie française.
Elles débutent le 8 mai 1945. Pour fêter la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe, un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l'audience particulière donnée à cette journée, décident par des manifestations d'abord pacifiques de rappeler leurs revendications patriotiques. Mais à Sétif un policier tire sur un jeune scout musulman tenant un drapeau de l'Algérie et le tue, ce qui déclenche une émeute meurtrière des manifestants, avant que l'armée n'intervienne.
Il y aura parmi les Européens plus d'une centaine de morts et autant de blessés. Le nombre des victimes autochtones, difficile à établir, est encore sujet à débat en 2011. Les autorités françaises de l'époque fixèrent le nombre de tués à 1 165. Un rapport des services secrets américains à Alger en 1945 notait 17 000 morts et 20 000 blessés. Le gouvernement algérien avance le nombre de 45 000 morts. Suivant les historiens, le nombre varie de 8 000 (Charles-Robert Ageron, Charles-André Julien) à 15 000 victimes. Pour Antoine Benmebarek, l'administrateur chargé de la région de Sétif lors du massacre, il s'élèverait à 2 500 morts.
Commémorée chaque année en Algérie, elle « a servi de référence et de répétition générale à l'insurrection victorieuse de 1954 ». L'ambassadeur de France en Algérie, dans un discours officiel à Sétif en février 2005, a décrit cet évènement comme une « tragédie inexcusable ». - wikipédia
La ville et la région de Sétif sont souvent considérées comme le point de départ des manifestations du 8 mai 1945, signe avant-coureur de la guerre d'Algérie.
Guelma (en arabe قالمة), appelée autrefois Calama ou encore Malaca, est une commune de la wilaya de Guelma, dont elle est le chef-lieu, située à 60 km au sud-ouest d'Annaba, à 120 km à l'est de Constantine, à 60 km de la mer Méditerranée et à 150 km de la frontière tunisienne.
- challenge des 100 livres, chez Mylène
- challenge histoire, chez lynnae
- Challenge Ô vieillesse ennemie?, chez Métaphore
- challenge Justice, chez Yuko
- challenge pour l'été, chez Lili Galipette
- tour du monde en 8 ans, chez Helran
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