- Editeur : JC Lattès (29 mai 2013)Collection : Romans contemporains
prix Nouveau Talent Fondation Bouygues Telecom
Maurice a la mémoire qui défaille. Les souvenirs se désagrègent, les mots ne répondent plus, le passé s’éteint. Alors, Maurice préfère se taire. Nathalie est auxiliaire de vie. Des rondeurs appétissantes dans une tenue d’Audrey Hepburn, elle s'apprête à devenir une criminelle. Et rien ne la fera changer d’avis. Entre Maurice et Nathalie, daté de 1940, un journal : celui de Diane, abeille vive et joyeuse de dix-sept ans quand Maurice, son frère, n’était qu’un petit frelon de dix ans. Dans la solitude de leur grande maison, Le Paradis, les jours s’égrènent avec la lenteur d’une drôle de guerre qui n’est pas si drôle. Le père a été mobilisé, la mère se tue à l’attendre, et les deux enfants s’ennuient, s’inventent et se racontent pour faire passer le temps… Au mois de mai, enfin, l'irruption de quatre Parisiens jetés sur la route de l'exode va chambouler l’ordre tranquille du Paradis.
Dans les ruines de la mémoire de Maurice, comme dans les murs délabrés de la maison, se cache le souvenir d’un moment hors du temps, rayon de soleil volé à une époque grise. Ces quatre cabotins parviendront-ils à faire revivre le Paradis perdu ?
lecture de la 1ère semaine de juillet
merci à vendredi-lecture et la Fondation d’entreprise Bouygues Telecom. de m'avoir sélectionné pour lire cet excellent roman.
de nos jours et le Printemps 1940... l’exode de 1940 ou de la mémoire en fuite de Maurice (maladie d’Alzheimer).
Paradis 05-40 met en scène Maurice, un vieux monsieur à la mémoire défaillante, et Nathalie, son auxiliaire de vie. Tous deux tombent sur le journal intime de Diane, sœur aîné de Maurice, rédigé en 1940 alors que leur père est mobilisé et que débarquent dans la maison familiale Le Paradis quatre Parisiens qui vont en chambouler la tranquillité.
excellent - Nostalgie, tendresse, amitié, insouciance, 4 mots pour qualifier ce joli roman. Malgré les sujets graves traités, aucune lourdeur, mais tout en finesse et non dénué d'humour. Des personnages attachants. Une grande bouffée d'air pur ! Bref, un roman très agréable à lire et à offrir (noël n'est pas si loin).
citations :
"L’amnésie des mots, c’est moche." (p. 15)
"Je l’imaginais snob, il me croyait illettrée. Idéal pour nouer le dialogue." (p. 26)
Né en 1968 à Nancy, Charles Dellestable exerce au ministère de l'Économie. Révélé par le prix Nouveau Talent 2013, Paradis 05-40 est son premier roman. Il vit aujourd’hui à Limoges.
voir les nouveaux talents
mot de l'auteur
La rédaction de Paradis 05-40 s'est faite en deux temps : le journal intime de Diane, âgée de dix-sept ans, rédigé sur quelques jours de mai 1940, puis l'histoire contemporaine d'une rencontre muette entre un vieux Monsieur et son aide à domicile. J'aime les confrontations de personnages qui, a priori, n'ont rien en commun et rien à se raconter, par définition. Et puis il existe cette complicité inattendue qui s'instaure, soit par contrainte, soit par défi. Si Diane et sa famille cohabitent quelques jours durant avec quatre Parisiens mondains et cabotins, c'est en raison de la pénurie de lits dans la campagne périgourdine, lors de l'exode. Et si Maurice et Nathalie partagent le même appartement pendant quatre semaines, c'est en vue de préparer un placement en maison de retraite. Des mondes qui s'opposent, des générations qui de confrontent et pourtant des gens qui s'aiment grâce aux mots qu'ils échangent, aux chansons qu'ils fredonnent.
Pourtant, mes deux histoires sont longtemps demeurées dissociées, dans des cahiers bien séparés, incapable que j'étais de pouvoir les marier avec logique et harmonie. Et puis un matin, le mariage de mes personnages a été prononcé et tous les rouages de l'intrigue se sont emboîtés, si bien qu'il ne me restait plus qu'à observer la mécanique fonctionner et retranscrire les scènes auxquelles j'assistais. Dieu sait s'ils ont été bruyants, tous mes personnages, même en plein sommeil ( !) quand ils réclamaient de vivre et de chanter pendant que je n'aspirais qu'à un peu de repos.
Toutes mes références historiques sont strictement et rigoureusement exactes (un an et demi à courir après le plus infime détail), avec cette crainte idiote que des historiens ne critiquent la moindre de mes scènes de 40. Mais cette peur était moins grande que celle d'induire en erreur ceux qui s'abandonneront au plaisir de suivre les péripéties de Maurice, Diane, Nathalie et de tant d'autres... - Charles Dellestable
un peu d'Histoire...
est une fuite massive de la population française en mai-juin 1940 lorsque l'armée allemande envahit la majorité du territoire national pendant la bataille de France, après la percée de Sedan. Cet exode est un des mouvements de masse le plus important du xxe siècle en Europe.
- challenge des 100 livres, chez Mylène
- tour du monde en 8 ans, chez Helran
- Challenge "Vivent nos Régions !", chez loiseaulyre
- Défi du 1er roman, chez Anne
- challenge à tous Prix, chez Laure
- Challenge Ô vieillesse ennemie?, chez Métaphore
Autres lectures sur l'Exode :
Errance en France de Soma Morgenstern
L'exode : 10 mai-20 juin 1940 de Pierre Miquel
Depuis 1997, on note une forte augmentation des œuvres comportant des personnages atteints de la maladie d'Alzheimer
ou de maladie apparentée :
- Still Alice, de Lisa Genova, Pocket Books 2007
- Alzheimer, mode d'emploi, de Jean-Pierre Polydor, L'esprit du temps 2009
- Histoire de ma mère, de Yasushi Inoué, Stock 1997, 2004 et 2007
- Je ne suis pas sortie de ma nuit, de Annie Ernaux, Gallimard 1997 et Folio 1999
- Ton chapeau au vestiaire, de Nadine Trintignant, Fayard 1997 et Pocket 1999
- Small World, de Martin Suter, Christian Bourgois 1998, et Points Seuil 2000
- Quel jour sommes-nous ? de Firmin Le Bourhis, Chiron 2000
- La Cavale du géomètre, d'Arto Paasilinna, Gallimard/folio 2000
- Elégies pour Iris, de John Bailey (en), L’Olivier 2001
- Les jours heureux, de Laurent Graff, La Dilettante 2001 et J’ai Lu 2003
- L’Effacement de l’aube, de Ronald Nossintchouk, E-Dite 2002
- Les Corrections, de Jonathan Franzen, L’Olivier 2002 et Points Seuil 2003
- Pourquoi ma mère me rend folle, de Françoise Laborde, Ramsay 2002 et J’ai Lu 2003
- Ma mère n’est pas un philodendron, de Françoise Laborde, Fayard 2003 et J’ai Lu 2005
- L’Éclipse, de Serge Rezvani, Actes Sud 2003
- Ultime amour, de Serge Rezvani, Les Belles Lettres 2012
- Mon vieux, de Thierry Jonquet, Seuil 2004
- Le Dernier qui part ferme la maison, de Michèle Fitoussi, Grasset 2004 et Poche 2006
- Les Cœurs décousus, de Jacqueline Girard-Frésard, Le Cherche Midi 2004
- Puzzle : journal d’une Alzheimer, de Claude Couturier, Josette Lyon 2004
- Les Quantités Négligeables (Le combat ordinaire, Tome 2), de Manu Larcenet, Dargaud 2004
- Sœurs, de Catherine Locandro, Gallimard 2005
- Mémorial, de Cécile Wajsbrot, Zulma 2005
- Le Piano désaccordé, de Christine Devars, Anne Carrière 2005
- Devant ma mère, de Pierre Pachet, Gallimard 2007
- Rides, de Paco Roca, Delcourt 2007
- Élégie : 1996-2006. La maladie d’Alzheimer vécue à deux, de Jean Sauvy, L’harmattan 2007
- Les Artistes de la mémoire, de Jeffrey Moore, Philippe Rey 2007
- Les Madones de Léningrad, de Debra Dean, Grasset, 2007
- La mémoire de ma mère Annie Girardot, de Giulia Salvatori, M. Lafon 2007
- Rainbows end, de Venor Vinge, Robert Laffont 2007
- On n’est pas là pour disparaître, de Olivia Rosenthal, Gallimard (Verticales) 2007
- La Vie sur terre, de Dorothée Janin, Denoël 2007
- La Plume du silence - Toi et moi…et Alzheimer, de Jean Witt, Presses de la Renaissance 2007
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire