mardi 30 septembre 2014

Romain Slocombe - Avis à mon exécuteur (Rentrée Littéraire 2014)

 504 pages  -   excellent
Laffont - Parution : 21 Août 2014

" Si on me trouve suicidé, c'est que j'aurai été assassiné. " Victor Krebnitsky Lundi 10 février 1941, Washington, hôtel Bellevue. Un client de passage est retrouvé mort d'une balle dans la tête, une arme près de lui. La police conclut au suicide. Nul ne sait encore que l'inconnu a été l'un des plus importants agents du renseignement de l'URSS... 
En 1936, Victor Krebnitsky poursuit son rêve de révolution mondiale quand il découvre l'emprise stalinienne sur la guerre d' Espagne. Malgré lui, il participe à l'élimination d'un transfuge soviétique, mais il est trop tard pour quitter les rangs ; l'époque est au soupçon général. Tandis qu'à Moscou les fonctionnaires du NKVD se défenestrent pour échapper aux purges, Victor doit gagner Paris et honorer une effroyable mission visant son meilleur ami. 
En dépit des menaces qui pèsent sur sa propre famille, il refuse de commettre l'impensable. Condamné dès lors à une exécution officieuse, contraint à une éternelle fuite en avant, il ne peut plus compter que sur sa ruse et... sur une arme au pouvoir dévastateur : le document secret prouvant la trahison et le " grand mensonge " de Staline. S'en servir signifie la mort. Ou la dernière chance qu' aura Victor de sauver la femme qu'il aime et leur petit garçon.
 lecture de septembre 2014
 excellent - un roman passionnant, qui glace d'effroi devant la Russie de Staline et l'obéissance aveugle des agents qui l'ont servie. 
Difficile de comparer ce livre à un autre, mais dans cette période et sur un sujet proche, je ne vois que Simon Sebag Montefiore, et son roman Sashenka.

 je manque de temps pour des commentaires plus fournis... trop occupée par les poblèmes de santé de mon fils... c'est pourquoi je vous renvoie vers un autre blog dont je trouve l'avis pertinent.
voir l'avisle blog du polar

Citation


Nous entrâmes dans la révolution bolchevique comme des jeunes filles dans le mois de mai [...] Elle exigeait de nous le sacrifice de nos facultés critiques, la mise au rebut des critères moraux que nous avaient enseignés nos parents et nos professeurs. Pour une telle cause on avait le droit de voler et de tuer. La révolution valait aussi que l'on mourût pour elle.

Romain Slocombe s'est inspiré de la vie du général Krivitsky pour son personnage ; Krivitsky était aussi l'ami d'enfance et de combat de Nathan Poretski, alias Ignace Reiss, alias Ludwig. Ludwig, nous allons le retrouver dans le livre de Romain Slocombe, et sous ses "vrais" traits, oserai-je dire, puisque l'auteur y reproduit la lettre bien réelle qu'il adressa au Comité central du PC soviétique pour dénoncer avant l'heure le stalinisme et réaffirmer cependant sa foi dans la cause de la Quatrième Internationale ouvrière. 
Nathan Poretsky comme Krebnitsky ont été dans leur jeunesse des militants sincères et dévoués ; leur engagement, ils le doivent à ce formidable coup de tonnerre que fut la Révolution de 1917 : pour eux, la prise du pouvoir par les bolcheviques "était la réponse absolue à tous les problèmes de pauvreté, d'inégalité et d'injustice". À réponse absolue, engagement sans failles.
Et c'est ainsi que Krebnitsky, des années 1920 aux années 1930, va devenir le parfait modèle du tchékiste croyant travailler pour la révolution mondiale, mais en réalité instrumentalisé pour défendre les intérêts de l'Union soviétique. Seulement, ses yeux vont se déciller peu à peu, en particulier pendant la guerre d'Espagne, quand il va voir que les agents du NKVD sont surtout là pour régler leur compte aux activistes du POUM et des anarchistes plutôt que pour faire la guerre aux fascistes. 
De même, à Paris, l'espionnage soviétique se sert des cercles russes blancs pour faire assassiner d'honorables militants du parti. Il y a aussi des cliniques bizarres à cet époque-là, tenues par des russes, truffées de micros et employant d'aimables praticiens qui n'hésiteront pas à assassiner Lev Sedov, le fils de Trotski, avec des méthodes que n'auraient pas renié les empoisonneuses du Grand Siècle. 
Il est aussi question dans ce roman d'un singulier dossier : celui de l'Okranna, l'ancienne police de l'Empire, et qui désignerait Staline dès 1906 comme un agent provocateur au service de la police du tsar. 
Ce dossier est un des fils rouges du livre, mais il y en a d'autres, tant d'autres... Par moments, et c'est volontaire, le livre ressemble à un sombre roman de gangsters avec ses individus suspects en chapeaux mous, ses chambres d'hôtel percluses d'angoisse, ses gares et ses ports maritimes d'où on ne revient jamais. Eh oui, c'était ça, le NKVD ! Une organisation criminelle parée des habits rouges de la Révolution. Une bande de mafieux aux ordres d'un ténébreux moustachu qui se faisait appeler l'homme d'acier... k-libre




  • 1983 : Phuong-Dinh Express, illustrations de Slocombe, éditions Les Humanoïdes Associés, Paris, 
  • 2000 : Asako's highway, nouvelle, éditions Michel Baverey, Paris, 32 pages,
  • 2000 : Un été japonais (tétralogie La Crucifixion en jaune, No 1), Gallimard, Paris, 
  • 2001 : Brume de printemps (tétralogie La Crucifixion en jaune, No 2), Gallimard, Paris,
  • 2002 : Route 40, nouvelle, éditions Le Monde/Gallimard, 15 pages
  • 2002 : Saké des brumes (collection Le Poulpe No 245), éditions Le Seuil/Baleine, Paris,
  • 2003 : Averse d’automne (tétralogie La Crucifixion en jaune, No 3), éditions Gallimard, Paris,
  • 2004 : La Japonaise de St John’s Wood, photographies de Slocombe, éditions Zulma, Paris,
  • 2004 : Nao, éditions PUF, Paris,
  • 2005 : Refuge, nouvelle, dans le recueil Le Noir dans le blanc, éditions Autres Temps
  • 2006 : Regrets d’hiver (tétralogie La Crucifixion en jaune, No 4), éditions Fayard, Paris, 
  • 2007 : Envoyez la fracture "Suite noire" n° 13
  • 2008 : Qui se souvient de Paula ?
  • 2008 : Mortelle résidence, Éditions du Masque,
  • 2009 : Christelle corrigée, Éditions du Serpent à plumes,
  • 2009 : L’Infante du rock, Éditions Parigramme,
  • 2011 : Monsieur le Commandant, collection « Les Affranchis (collection) », NiL, prix Nice Baie des Anges 2012,
  • 2012 : Shanghai Connexion, Éditions Fayard, 
  • très bien 2013 : Portail du polarPremière station avant l’abattoir, Éditions du Seuil (Prix Mystère de la Critique 2014) (Prix Arsène Lupin du meilleur roman policier 2014)
  • 2014 : Avis à mon exécuteur, Éditions Robert laffont,
*
France
Etats Unis
Russie

mardi 23 septembre 2014




Le but est donc de lire des livres soit écrits pas des auteurs africains, soit se déroulant entièrement ou en partie en Afrique.
Tous les styles sont bien entendus acceptés.
Ce challenge est en illimité et est rétroactif.

lundi 22 septembre 2014

c'est lundi, que lisez-vous ?

Les lectures du lundi sont répertoriées sur le blog de Galléane.

 J'ai lu :


 excellent" Si on me trouve suicidé, c'est que j'aurai été assassiné. " Victor Krebnitsky Lundi 10 février 1941, Washington, hôtel Bellevue. Un client de passage est retrouvé mort d'une balle dans la tête, une arme près de lui. La police conclut au suicide. Nul ne sait encore que l'inconnu a été l'un des plus importants agents du renseignement de l'URSS... 
En 1936, Victor Krebnitsky poursuit son rêve de révolution mondiale quand il découvre l'emprise stalinienne sur la guerre d' Espagne. Malgré lui, il participe à l'élimination d'un transfuge soviétique, mais il est trop tard pour quitter les rangs ; l'époque est au soupçon général. Tandis qu'à Moscou les fonctionnaires du NKVD se défenestrent pour échapper aux purges, Victor doit gagner Paris et honorer une effroyable mission visant son meilleur ami. En dépit des menaces qui pèsent sur sa propre famille, il refuse de commettre l'impensable. Condamné dès lors à une exécution officieuse, contraint à une éternelle fuite en avant, il ne peut plus compter que sur sa ruse et... sur une arme au pouvoir dévastateur : le document secret prouvant la trahison et le " grand mensonge " de Staline. S'en servir signifie la mort. Ou la dernière chance qu' aura Victor de sauver la femme qu'il aime et leur petit garçon.

 je lis :


« Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s’interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n’y arrive pas, malgré l’entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d’un air brûlant qu’elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même. »

Jacob, un jeune Juif de Constantine, est enrôlé en juin 1944 pour libérer la France. De sa guerre, les siens ignorent tout. Ces gens très modestes, pauvres et frustes, attendent avec impatience le retour de celui qui est leur fierté, un valeureux. Ils ignorent aussi que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement.

L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses personnages, donnent à ce roman une densité et une force particulières.

  je lirai :

Aucune idée ! 
Quelques difficultés à lire en ce moment, manque de temps et fatigue. Je pense que je reprendrais un rythme normal dès que mon fils ira mieux et aura regagné ses pénates avec ses chats. 



et vous, que lisez-vous ?

jeudi 18 septembre 2014

Le jury du Prix Femina dévoile sa première sélection 2014

Prix Femina revue de presse : actualitte

En cette saison où fleurissent les lauriers littéraires, le jury du Femina a dévoilé ce mercredi sa première sélection de romans, treize français pour quatorze étrangers, désormais en lice pour le Prix. La récompense sera décernée le 3 novembre, tandis que les prochaines sélections seront annoncées les 9 et 23 octobre au Cercle Interallié.

Avec 15 romans français annuels, en moyenne, la quantité aura légèrement été revue à la baisse pour cette édition annuelle. En revanche la liste d'auteurs étrangers s'en trouve allongée avec 14 romans.

Comme pour le Goncourt, on dénombre des poids lourds absents, notamment l'habitué du Femina, David Foenkinos, ou encore Anne Serre, finaliste 2012, et Éric Reinhardt.

De même du côté des grandes maisons d'édition nationales : les incontournables Grasset, Gallimard, Le Seuil, Mercure de France, Albin Michel, et Actes Sud ne présentent chacun qu'un candidat.

Ci-dessous, les fameuses listes :

Romans français :

  • Yves Bichet, L'homme qui marche (Mercure de France)
  • Gérard de Cortanze, L'an prochain à Grenade (Albin Michel)
  • Julia Deck, Le Triangle d'hiver (Minuit)
  • Isabelle Desesquelles, Les hommes meurent, les femmes vieillissent (Belfond)
  • Claudie Hunzinger, La langue des oiseaux (Grasset)
  • Fabienne Jacob, Mon âge (Gallimard)
  • Marie-Hélène Lafon, Joseph (Buchet-Chastel)
  • Yanick Lahens, Bain de lune (Sabine Wespieser)
  • Luc Lang, L'autoroute (Stock)
  • Laurent Mauvignier, Autour du monde (Minuit)
  • Antoine Volodine, Terminus radieux (Seuil)
  • Éric Vuillard, Tristesse de la terre (Actes Sud)
  • Valérie Zenatti, Jacob, Jacob (L'Olivier)

Romans étrangers :


  • John Banville, La lumière des étoiles mortes (Robert Laffont) - Irlande
  • Sebastian Barry, L'homme provisoire (Gallimard) - Irlande
  • Lily Brett, Lola Benski (La Grande Ourse) - Australie
  • Jennifer Clement, Prière pour celles qui furent volées (Flammarion) - États-Unis
  • Charles Frazier, A l'orée de la nuit (Grasset) - États-Unis
  • Drago Jancar, Cette nuit je l'ai vue (Phébus) - Slovénie
  • Nell Leyshon, La couleur du lait (Phébus) - Grande-Bretagne
  • Claire Messud, La femme d'en haut (Gallimard) - États-Unis
  • Philipp Meyer, Le fils (Albin Michel) - États-Unis
  • Leonardo PaduraHérétiques (Métailié) - Cuba
  • James Salter, Et rien d'autre (L'Olivier) - États-Unis
  • Taiye Selasi, Le ravissement des innocents (Gallimard) - Grande-Bretagne
  • Zeruya Shalev, Ce qui reste de nos vies (Gallimard) - Israël
  • Juan Gabriel Vasquez, Les réputations (Seuil) - Colombie