- souvenir de lecture
- excellent - 189 pages
- Editeur : 10-18 (11 mars 1998)
- Voici l'aventurier de Venise qui rentre au bercail, le voici au soir de la vie aux prises avec ses derniers démons : ses désirs, son identité, et... la jeune Marcolina.
- Épisode possible de la carrière finissante du plus grand séducteur que l'Histoire ait connu, ce récit d'Arthur Schnitzler apparaît aux amants d'aujourd'hui comme un conte voltairien auquel Freud aurait prêté sa plume.
- lecture de juin 2012
- Giovanni Giacomo Casanova, dit le Chevalier de Seingalt, a 52 ans lorsque Arthur Schnitzler débute ce court récit qui imagine les derniers jours du galant aventurier avant son retour à Venise, sa ville natale, où il fut emprisonné et humilié vingt ans plus tôt pour athéisme, libertinage et mysticisme.
- Si son évasion en 1756 de la prison des Plombs l'a fait entrer dans la légende, c'est comme un mendiant après des années d'honneurs et d'ignominies qu'il s'apprête à sortir de son exil pour rejoindre sa patrie. L'amant aux milliers de femmes a vieilli, son nom "que tant de fois la tendresse avait murmuré, tant de fois balbutié la passion, tant de fois crié la volupté" résonne comme un mauvais souvenir.
Les princes et les eccléciastiques ne le comblent plus de leurs faveurs, son linge est rapiécé, sa bourse vide. Le visage éteint, Casanova cherche à présent le lustre par l'écriture.- Dans une auberge lombarde, il prépare un pamphlet contre Voltaire pour "anéantir le Français impie" (Casanova a réellement rendu visite à l'auteur de Candide à Ferney)... jusqu'au moment où il rencontre la sage et bien-née Marcolina qui aime le beau Lorenzi. Cette brillante étudiante en mathématiques représente ce "phénomène merveilleux" qu'il a tant quêté : la femme vertueuse.
- Pour la séduire, Casanova retrouve son éloquence, ment à tour de bras, apporte "la preuve de son universalité" en dissertant tant sur la qualité des pâtés polonais que sur la philosophie. Rusé et infâme, il parviendra à ses fins au prix d'un double crime.
Pour Arthur Schnitzler, l'un des premiers écrivains influencés par la psychanalyse, et que Freud préféra éviter "de crainte de rencontrer mon double", Casanova est un sujet béni. En jouant à merveille avec les variations entre être et apparence, impulsion et réflexion, l'écrivain viennois rend compte des puissantes contradictions de l'âme de l'hédoniste. En invitant un libre-penseur à la table des nantis, il ridiculise les moeurs bourgeoises. Et cette tonalité teintée d'impressionnisme qui baigne chaque page exerce un mystérieux pouvoir : celui de décortiquer le ressort dramatique sans pour autant forcer la main à son dénouement.- lmda- Giacomo Casanova, né le 2 avril 1725 à Venise et mort le 4 juin 1798 à Dux, fut tour à tour violoniste, écrivain, magicien (dans l'unique but d'escroquer Madame d'Urfé), espion, diplomate, bibliothécaire mais revendiquant toujours sa qualité de « Vénitien ».Il utilisa de nombreux pseudonymes, le plus fréquent étant le chevalier de Seingalt (prononcer Saint-Galle) ; il publia en français sous le nom de « Jacques Casanova de Seingalt ».De lui subsiste une œuvre littéraire abondante, mais Casanova est célèbre aujourd’hui comme aventurier et surtout comme l’homme qui fit de son nom le symbole de la séduction. Il savait user aussi bien de charme que de perfidie pour conquérir les femmes. Sa réputation en cela dérive d’une œuvre autobiographique Histoire de ma vie, rédigée en français et considérée comme l’une des plus authentiques sources à propos des coutumes et de l’étiquette de la vie sociale de l’Europe duxviiie siècle. Il y mentionne 142 femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles, dont des filles à peine pubères et sa propre fille, alors mariée à l’un de ses « frères » francs-maçons, avec laquelle il aurait eu le seul fils dont il eût connaissance.Bien qu’il soit souvent associé à Don Juan comme séducteur, sa vie ne procédait pas de la même philosophie : ce n’était pas un collectionneur. Parfois présenté (ainsi par Fellini dans son film éponyme) comme un pantin ou un fornicateur mécanique1, qui se détourne de sa conquête dès lors qu’elle s’est abandonnée à lui, il s'attachait, il secourait éventuellement. Personnage historique et non de légende, jouisseur et exubérant, il vécut en homme libre de pensée et d'action, des premiers succès de sa jeunesse à sa longue déchéance. Le peintre Francesco Casanova était son frère.
- biographie de Arthur Schnitzler
- Anatol (pièce, 1893)
- Mourir (nouvelle, 1895)
- Liebelei (pièce, 1895)
- La Ronde (Reigen. Zehn Dialog) (pièce, 1897)
- Paracelsus (pièce, 1899)
- Der grüne Kakadu (pièce, 1899)
- Leutnant Gustl (roman court, 1901)
- Der einsame Weg (pièce, 1904)
- Vienne au crépuscule (Der Weg ins Freie) (roman, 1908)
- Berthe Garlan -
- Komtesse Mizzi oder Der Familientag (pièce, 1909)
- Der junge Medardus (pièce, 1910)
- Das weite Land (tragicomédie, 1911)
- Le Professeur Bernhardi (pièce, 1912)
- excellent - Le Retour de Casanova (nouvelle, 1918)
- Komödie der Verführung (pièce, 1924)
- Mademoiselle Else (roman court, 1924)
- La Nouvelle rêvée (nouvelle, 1926)
- Spiel im Morgengrauen (roman court, 1926/7)
- Therèse (roman, 1928)
- Flucht in die Finsternis (roman court, 1931)
Mademoiselle Else ou le soliloque tragique d'une femme piégée par les oscillations de l'âme. A travers les mots et les errances désespérées de son personnage, Schnitzler brosse le tableau exemplaire des fascinants déchirements de la morale viennoise au tournant de la modernité, valse - hésitation entre désir et devoir, entre fantasmes de prostitution et rêves de continence. Publié en 1924, ce texte demeure l'un des plus beaux exercices de style de la littérature contemporaine.
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samedi 10 août 2013
Le retour de Casanova de Arthur Schnitzler
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