dimanche 16 juin 2013

La station Saint-Martin est fermée au public de Joseph Bialot

La station Saint-Martin est fermée au public -   180 pages, 
EDITEUR : Phébus (Editions)

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, un jeune homme agonisant est ramassé par des soldats américains, sur une route allemande parsemée de cadavres. Surnommé Alex, il a tout oublié de l'enfer qu'il a traversé. Jusqu'à son propre nom. La seule identité qu'il lui reste, c'est un matricule tatoué sur l'avant-bras gauche. Auschwitz. Soigné par des médecins militaires français, il réapprend à vivre et découvre l'amour. 
Lentement, reviennent les images de son passé : l'arrestation, la détention au camp de Gurs et sa déportation. Au gré de son errance dans Paris, un nom frappe sa mémoire, celui d'une station de métro. La retrouver, c'est renouer les fils d'une mémoire occultée.

lecture de juin, 
avec mes remerciement à Masse critique  et aux éditions Phébus

 Tiré d’un fait réel, entre témoignage et fiction, tragique et ironique à la fois. 

Découvert inanimé, à la suite d'une marche de la mort, "Alex" est conduit dans un hôpital du secteur français en Allemagne. Remis en état physiquement, Alex a perdu tout souvenir de sa détention en camp de concentration, de sa vie d'avant, jusqu'à son nom.

Peut à peut, sous l'effet du traitement et de l'aide de son infirmière, il va avoir des flashes de scènes, d'endroits, de personnages, mais rien pour vraiment les relier entre eux. 

Et puis, c'est le retour en France, à Paris, avec son infirmière avec qui il a une idylle, et certains lieux, des odeurs lui semblent familiers. Peut à peu, les souvenirs vont resurgir et son identité retrouvée.

Un très beau "roman" vraiment passionnant tant pour l'histoire et que son humanité. Plusieurs fois que je lis Joseph Bialot, et jamais déçue, que ce soit sur ses livres sur la Shoah que sur ses polars. 



 « éternellement solitaire au royaume du chacun pour soi et Dieu pour personne ».

"Personne, autour de lui, ne savait ce que la disette permanente peut faire d’un homme lorsque la faim, d’appétence banale devient monstre et dévore lentement l’affamé, lorsque le besoin vital de nourriture prend possession de chaque partie du corps et, tel un ogre, grignote une à une les milliards de cellules de la carcasse dont il s’est emparé. C’est la faim qui mange sa proie, c’est elle que l’affamé nourrit, cette horreur capable de transformer un saint en animal à l’affut de tout ce qui se croque, se ronge, s’avale."

saint martin station de métro, Saint-Martin
a été fermée en 1939, lorsque les cheminots sont partis faire la guerre. Après la Libération, la station est réouverte et connaît un grand succès, mais elle est trop proche de la station voisine, Strasbourg-Saint-Denis, et ferme donc définitivement ses portes.  Si plus aucun train n’y passe, la station Saint-Martin,située sur les lignes 8 et 9, n’est pourtant pas vide de vie. Pendant un temps, elle a uniquement servi à accueillir des sans-abri. Aujourd’hui, elle est également utilisée par les visiteurs d’ouvrages d’art de la RATP.  Depuis 2008, les quais de la station ont été cimentés, mais on reconnaît bien là une ancienne station de métro, avec les couloirs, les escaliers et le carrelage typiques du métro parisien. - stations fantomes du metro parisien
Les marches de la mort correspondant à l'évacuation des camps de concentration nazis en 1945. Lorsque les Alliés se rapprochaient trop des camps de concentration et d'exterminationallemands, les SS firent évacuer ces camps, dont Neuengamme et Auschwitz, afin de poursuivre le processus en Allemagne. -w - illustration : Mémorial à Krailling pour commémorer une "marche de la mort" depuis le camp de concentration de Dachau.



 livres lus, en violet
dans ma PàL, en rouge
envie de lire en priorité, en bleu



ses polars :
  • Le Salon du prêt-à-saigner,  Folio policier no 114, 2000.
  • Babel-ville, Gallimard, Série noire no 1745, 1979.
  • L'annonce faite à Matcho, en collaboration avec Claude Courchay, Gallimard, Série noire no 1847, 1981.
  • Matcho et les fourmis blanches, en collaboration avec Claude Courchay, Gallimard, Série noire no 1873, 1982.
  • Sigmund Fred ne répond plus, Denoël, coll. Sueurs froides no 10, 1982.
  • Rue du Chat Crevé, Gallimard, Série noire no 1903, 1983.
  • Le Manteau de Saint-Martin, Gallimard, Série noire no 1994, 1985.
  • Un violon pour Mozart, Gallimard, Série noire no 2184, 1989.
  • La Nuit du souvenir, Gallimard, Série noire no 2215, 1990.
  • Le Royal Bougnat, Gallimard, Série noire no 2239, 1990.
  • Les Bagages d'Icare, Gallimard, Série noire no 2259, 1991.
  • La Main courante, Fleuve noir, coll. Crime no 47, 1994.
  • Vous prendrez bien une bière, Gallimard, Série noire no 2443, 1996.
  • Route Story, Gallimard, Gallimard, Série noire no 2503, 1998.
  • La Chronique de Montauk Point, Seuil, 2004.
  • Java des bouseuxSuite noire no 10 aux Éditions La Branche, 2006.
  • La MénagerieRivages/Noir no 635, 2007. dans ma PàL
  • Le jour où Albert Einstein s'est échappé, éditions Métailié, 2008.
  • L'Héritage de Guillemette Gâtinel, Rivages/Noir no 821, 2011.
  • Le puits de Moïse est achevé, Rivages/Noir no 888, 2012. lu





  1. challenge des 100 livres, chez Mylène
  2. challenge auteurs chez lectrice passionee
  3. challenge histoire, chez lynnae 
  4. Mazel : challenge littérature juive
  5. tour du monde en 8 ans, chez Helran
  6. Challenge "Vivent nos Régions !", chez loiseaulyre
  7. challenge Paris je t'aime, chez ogressedepariset Sharon

1 commentaire:

  1. je vais lire "Einstein s'est échappé", publié chez Metaillié, Un vieil homme décide de quitter la maison de retraite où il se sent infantilisé et peu respecté. C'est une nouvelle découverte du monde... Le style de Bialot est toujours vif et vigoureux !

    RépondreSupprimer