L'écrivain écossais Iain Banks avait annoncé le 3 avril, sur son site internet, qu'un «cancer avancé de la vésicule biliaire» ne lui laissait plus que quelques mois à vivre. Et parce que l'humour noir était assez dans sa manière, il en avait profité pour demander à sa compagne Adèle de lui «faire l'honneur de devenir sa veuve». Le cancer, qui comme chacun sait manque cruellement d'humour, n'a pas voulu le faire mentir. Banks est mort ce 9 juin, il avait 59 ans.
C'est sa maison d'édition, Little Brown, qui a annoncé la disparition de cet «acteur irremplaçable du monde littéraire», qu'elle salue comme «l'un des auteurs préférés des Britanniques».
Né le 16 février 1954, il s'était lancé dans la littérature à l'âge de 30 ans, en 1984, avec «The Wasp Factory» («Le seigneur des guêpes»). Premier roman, premier succès. C'était l'histoire d'un type bizarre qui, dans sa propre enfance, avait tué trois enfants (dont son petit frère et sa cousine).
Suivirent une douzaine d'autres livres, auxquels s'ajoutent une douzaine de romans de science-fiction: on reconnaissait ces derniers à ce qu'il les signait Iain M. Banks. Il avait notamment imaginé une saga en neuf volumes, «The Culture», qui se déroule dans une grande civilisation pan-galactique. De nombreux motifs écossais étaient apparus dans son écriture à partir du début des années 1990, moment où il revint d'Angleterre pour s'installer à North Queensferry, à deux pas de la maison de son enfance.
Très actif (et très suivi) sur internet depuis quelques années, il s'était par ailleurs fait remarquer par ses prises de position politiques. Pour manifester son opposition à la guerre en Irak, il avait par exemple déchiré son passeport avant de l'envoyer au Premier ministre de l'époque, Tony Blair. Il avait encore, en 2006, vendu ses deux Porsches, sa BMW et son Land Rover pour se convertir à la voiture hybride et soutenir la cause écolo.
Il paraît qu'Iain Banks écrivait particulièrement vite, et pouvait boucler un roman en moins de trois mois. Le dernier, «The Quarry» («La carrière»), devait sortir le 20 juin. «Il y a tout juste trois semaines, nous lui avons présenté les premiers exemplaires et il avait fêté ça avec de vieux amis et ses fans du monde de l'édition», a déclaré sa maison d'édition.
Elle avait bien essayé d'avancer la sortie du livre, pour lui donner une chance de le voir en librairie avant de mourir. C'est raté. Le cancer ne manque pas seulement d'humour, quand il s'y met. - BibliObs (avec AFP)
Oh non! J'étais au courant de sa maladie mais j'espérais vraiment que le répit serait plus long! Ne parlait-on pas d'un an au moins?
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