Le romancier cubano-américain Oscar Hijuelos est décédé samedi à New-York à l'âge de 62 ans.
Le romancier cubano-américain Oscar Hijuelos est décédé samedi à New-York à l'âge de 62 ans, a indiqué son agent Jennifer Lyons, lundi 14 octobre. L'auteur du roman Les Mambo Kings chantent des chansons d'amour s'est effondré sur un court de tennis samedi à Manhattan, selon sa veuve Lori Marie Carlson interrogée par le New York Times.
Né à New-York en 1951 de parents cubains, il avait été le premier écrivain d'origine hispanique à remporter le prix Pulitzer en 1990, pour son roman phare traduit en 25 langues qui avait fait l'objet d'un film avec Antonio Banderas.
Mambo Kings raconte le départ de Cuba des frères Castillo. César et Nestor rejoignent les Etats-Unis en pleine folie du mambo, dans les années 1950, pour y vivre de leurs talents de musiciens.
Immigration, Cuba et États-Unis
Hijuelos a souvent consacré ses récits au thème de l'immigration cubaine aux Etats-Unis. "Quand j'étais petit, je suis allé à Cuba. Je suis tombé très malade et j'ai passé un an (à l'hôpital) loin de ma famille. Ma mère disait que j'y étais allé parlant espagnol et que j'étais revenu parlant anglais", avait-il déclaré en 2011 à la chaîne télévisée américaine PBS.
"Je n'avais jamais pensé que je deviendrais écrivain... Il faut beaucoup de choses, comme un prix Pulitzer et des traductions dans le monde entier, pour commencer à avoir confiance en soi" en tant qu'écrivain, avait-il confié lors de cette interview. - Avec
Havane mélodie
En 1947, Israël Levis, un compositeur cubain dont la vie avait commencé comme un rêve musical d'amour et de mélancolie, revient à Cuba après avoir été arrêté en France par les nazis, puis déporté à Buchenwald.
Quand il débarque à La Havane, il a en tête et dans le coeur sa romance inachevée avec la ravageuse Rita Valladares, cette chanteuse pour laquelle il écrivit en 1928 sa plus fameuse mélodie, Rosas Puras, qui changea le goût musical des Européens comme des Américains, lorsque partout on se mit à danser la rumba.
Mais peut-on encore danser la rumba, après Buchenwald - quand cette musique disait l'âme d'un monde qui n'est plus, un monde d'amour, de danse, de nostalgie ?
Par ses cadences mélodiques, ses rythmes entêtants, son écriture extraordinairement musicale, Havane mélodie se lit comme en permanence sous-tendu par une bande-son. Une évocation d'un temps, dans ces années 1930, où les rythmes africains, les mélodies européennes et le folklore indigène se mêlaient à Cuba pour créer une musique à nulle autre pareille, sensuelle et fragile comme un rêve de paradis.
Ce roman, inspiré librement de la vie de Moisés Simons - compositeur de The Peanut Vendor, qui fit découvrir au monde entier la musique latino -, a été salué comme un événement majeur aux États-Unis.
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