lundi 20 janvier 2014

La rue des Rosiers va remettre son premier prix littéraire

revue de presse

Le prix du Café des Psaumes sera remis le 19 janvier, au Café des Psaumes. (Sipa)

Peu à peu vidé peu à peu de ses habitants et commerces traditionnels par la spéculation immobilière, le Pletzel (petite place en yiddish), l’antique quartier juif du Marais, se réduit aujourd’hui à quelques pâtés de maisons serrées au long de la rue Pavée, de la rue des Ecouffes, de la rue Fernand-Duval, de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais et, bien évidemment, de la rue des Rosiers, désormais phagocytée par les boutiques de fringues.


De la vie juive d’antan, ne subsistent plus dans cette rue mythique que deux synagogues, sises au n°17 et au n°25, l’excellente Librairie du Temple (on trouve l’autre dernière librairie juive du quartier, la Librairie du Progrès, rue des Ecouffes). Mais, petite consolation, le livre a marqué un point contre le tout-consumériste avec la réouverture, il va y avoir bientôt trois ans, du Café des Psaumes. Un  ancien restaurant devenu un café associatif dont l’animation a été confiée, avec l’appui de la Ville de Paris et de la Mairie du IVe arrondissement, à l’O.S.E. (l’Oeuvre de secours aux enfants), légendaire organisation de bienfaisance fondée  en 1912 à Saint-Pétersbourg par des membres de l’intelligentsia juive pour venir en aide (nourriture, dispensaires, etc) à leurs coreligionnaires, victimes de l’antisémitisme féroce qui régnait alors dans la Russie tsariste.
Après la révolution bolchevique, l’OSE transfèrera son siège à Berlin, puis à Paris dès l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933. Pendant la guerre, cette organisation sauvera  des milliers d’enfants juifs de l’extermination en les évacuant vers le Sud de la France. Depuis la Libération, l’OSE a continué son action en direction de l’enfance (placement familial, maisons d’enfants), poursuivit sa mission d’accueil médical (par le biais de ses centres), tout en prenant de nombreuses initiatives culturelles, dont l’animation du Café des psaumes, qui ainsi devenu un havre de convivialité chaleureuse et de culture pour les personnes âgées du quartier.
Il s’y tient par exemple chaque dimanche à 11h30 un café littéraire animé par Antoine Spire, autour duquel a fini par naître  l’idée d’un prix littéraire. Un cercle de lecture s’est constitué autour d’une sélection de neuf livres qui ont faits l’objet de vifs débats entre les participants, tous d’un âge vénérable. Voici les neuf livres en compétition (les liens renvoient vers les articles parus dans «l'Obs»):
«Ethno-roman», de Tobie Nathan (Grasset)«Entre amis», d’Amoz Oz (Gallimard)«Le Poids du papillon», d’Erri de Luca (Gallimard)«Les Derniers jours de Stefan Zweig», de Laurent Seksik(Flammarion)«Le Problème Spinoza», d’Irvin Yalom (Galaade)«Turquetto», de Metin Arditi (Actes Sud)
«Le Hareng et le saxophone», de Sylvie Weil (Buchet-Chastel)
«L’Aspirateur américain de ma grand-mère», de Meir Shalev(Gallimard)«Fureur», de Chochana Boukhobza (Denoël)
Le nom du lauréat sera révélé le dimanche 19 janvier vers 15h, au Café des Psaumes, annonce qui sera suivie par un concert de musique klezmer.

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