dimanche 25 mai 2014

Pierre Assouline - Sigmaringen


  •  368 pages -  excellent
  • Editeur : Gallimard (9 janvier 2014)- Collection : Blanche
  • En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline
  • Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. 
  • Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée
  • Depuis les coulisses où il oeuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout. Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France
  • Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions. Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du IIIe Reich est imminente et huit mois après leur arrivée tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau. 
  • De ce théâtre d'ombres rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.
  •  lecture de mars 2014
  •  excellentPremière fois que je lis l'auteur, et j'avoue avoir trouver son roman intéressant et passionnant. Rencontre avec des personnages peu recommandables, intrigants et mesquins pour des questions de préséance, et qui semblent ne pas voir que l'Allemagne a perdu la guerre. 
  • Le personnage du majordome est par contre tout en finesse et ne manque pas d'humour. Il m'a fait penser quelques fois à ce bon vieux Jeeves (romans de P.G. Wodehouse).
  •  
    Septembre 1944. Ils sont venus, ils sont presque tous là : Pétain, Laval, Doriot, Darnand, Déat, Luchaire, Rebatet, et quelques autres plus obscurs. Ils arrivent en procession au château des princes Hohenzollern, lieu historique pour une page de l'Histoire qui va se tourner. Membres du gouvernement français en exil, réfugiés plus que prisonniers, ils se désespèrent de l'agonie du IIIe Reich ou prophétisent son sursaut. Mais beaucoup s'évitent, rongés par des haines et des jalousies, médisent et complotent. Les Français collaborationnistes du château de Sigmaringen se partagent quelques-unes des trois cents chambres de l'immense bâtisse, se réunissent en petits clans ennemis. Pétain s'isole, Fernand de Brinon joue des coudes pour asseoir une autorité illusoire, Pierre Laval traîne sa cravate blanche d'un air sombre.
    Un livre d'histoire que ce Sigmaringen ? Certainement. Mais un roman aussi : Julius Stein, majordome allemand, dont la patrie est d'abord le château où il sert, en est le narrateur. Fin mélomane, il observe cet aréopage pitoyable, composé de fantômes encore rugissants, de dames qui subtilisent des fourchettes en argent et de miliciens en armes. Il n'écoute pas, mais il entend, dirige sa troupe de serviteurs, veille aux caprices de tous et, quand il est questionné sur un sujet sensible, répond qu'il n'est « pas en position d'exprimer une opinion ». Beau personnage, comme l'est aussi Mlle Wolfermann, intendante du Maréchal. Mais dans ce théâtre d'ombres, certains ne sont pas ce qu'ils disent être. Quant à celui que les lecteurs attendent, il débarque page 146 : Louis-Ferdinand Céline, avec le chat Bébert. C'est une superbe visite, romancée et documentée, que nous offre Pierre Assouline : celle d'un château hanté par les spectres d'une période noire. - telerama

  • biographie de Pierre Assouline

    livre en cours son oeuvre :
    Biographies
    Histoire
    • Lourdes, histoires d'eau, Paris : A. Moreau, 1980
    • L'Épuration des intellectuels (1944-1945), Bruxelles : Complexe (ISBN 2-87027-167-0)
    • Lutetia, Paris : Gallimard, 2005 - raconte une histoire d'amour entre le détective du Lutetia et une amie d'enfance, mais surtout une histoire de la France de 1938 à 1945 à travers l'histoire de l'Hôtel Lutetia qui a, durant toute l'Occupation, servi de siège à l'Abwehr (les services secrets de l'état-major allemand) puis, à la Libération, de lieu d'accueil des déportés et rapatriés.
    • Sigmaringen, Paris : Gallimard, 2014 
    Reportages
    • Les Nouveaux convertis : enquête sur des chrétiens, des juifs et des musulmans pas comme les autres, Paris : A. Michel, 1981
    • De nos envoyés spéciaux : les coulisses du reportage, Paris : J.-C. Simoën, 1977 (en coll. avec Philippe Dampenon)
    • Germinal : l'aventure d'un film, Paris : Fayard, 1993 (ISBN 2-213-03152-5)
    Entretiens
    Fiction
    Divers
    • Desiree Dolron : exaltation, gaze, Xteriors, Paris : X. Barral, Institut néerlandais, 2006 (avec Mark Haworth-Booth) (ISBN 2-915173-15-X)
    • Le Portrait, Paris : Gallimard, 2007 (ISBN 978-2-07-077614-6)
    • Brèves de blog. Le nouvel âge de la conversation, Paris : Les Arènes, 2008 (ISBN 978-2-35204-068-2)
    • Autodictionnaire Simenon, Paris : Omnibus, 2009 (ISBN 978-2258080096)
    • Vies de Job, Paris : Gallimard, 2010 - Job est l'un des personnages les plus fascinants et énigmatiques de la Bible. Couché nu sur son tas de cendres, couvert de blessures, privé des siens et dépossédé de ses biens, il est le symbole de l'homme arbitrairement condamné qui affronte seul la justice divine. Depuis que le Livre de Job a été écrit, cette histoire a passionné et intrigué plus qu'aucune autre. Pourquoi ? C'est la question à laquelle Pierre Assouline a voulu répondre en partant sur les traces de Job, remontant près de vingt-cinq siècles jusqu'aux sources de ce texte dont l'auteur est inconnu, puis interrogeant les innombrables commentaires et représentations qu'il a suscités. 
      De cet immense parcours, qui l'a conduit dans les bibliothèques et musées du monde entier, et l'a fait partir à la rencontre d'êtres ordinaires et extraordinaires, est né un livre à mi-chemin entre biographie et roman. Déchiffrant les multiples visages de Job, Pierre Assouline en révèle l'importance dans notre civilisation, et surtout la manière dont l'histoire de Job nous aide à vivre. Vies de Job se lit en creux comme le récit d'une quête intérieure. 
      Celle d'un écrivain hanté par son personnage.
    • Du côté de chez Drouant. Cent dix ans de vie littéraire chez les Goncourt, Paris : Gallimard, 2013 (ISBN 978-2-07-014304-7)
    • « Préface » au livre de Pierre Gourdain, Florence O’Kelly, Béatrice Roman-Amat, Delphine Soulas, Tassilo von Droste zu Hülshoff, La Révolution Wikipédia – Les encyclopédies vont-elles mourir ?, Mille et une nuits, 2007, 142 p.
Le 7 septembre 1944, fuyant l'avancée des troupes alliées en France, alors que l'Allemagne est en flammes et que le régime de Vichy n'existe plus, un millier de Français collaborateurs (parmi lesquels une centaine d'« officiels » du régime de Vichy, quelques centaines de membres de la Milice française et de militants des partis collaborationnistes et la rédaction du journal Je suis partout) mais aussi des attentistes s'exilent à Sigmaringen. Le maréchal Pétain emmené, selon ses dires, « contre son gré », par les Allemands dans leur retraite en août 1944, y a résidé jusqu'en avril 1945. La commission gouvernementale, présidée par Fernand de Brinon et censée incarner la continuité du régime vichyste, y est constituée, composée d'anciens membres des gouvernements de Vichy et un aréopage collaborationniste dont Louis Ferdinand Céline. Les visiteurs sont même obligés de présenter une pièce d’identité, puisqu’ils pénètrent en territoire français. Ce « gouvernement de Sigmaringen » dure jusqu'en avril 1945.
Le château de Sigmaringen.
Pétain, sa suite, et ses ministres, quoiqu'en « grève », logent dans le château de Sigmaringen réquisitionné. Tous les autres sont logés dans les deux hôtels de la ville, le Bären et le Löwen, qui reçoivent les plus prestigieux invités, notamment l'écrivain Louis-Ferdinand Céline, qui en raconte plus tard les détails, à sa manière, dans son livre D'un château l'autre. Il y parle longuement de la brasserie du Löwen où les Français se donnent rendez-vous pour suivre l'avancée des Alliés et parler des dernières rumeurs improbables sur la victoire imminente de l'Allemagne.
Les chefs miliciens cherchent à recruter de nouveaux adhérents pour gonfler l'effectif de la Franc-garde, en détectant des sympathisants, en particulier dans les camps de travailleurs, de prisonniers en Allemagne. Leur but, faire triompher l’idéal d’une véritable Révolution nationale, en préparant activement la lutte clandestine, en créant des maquis. L'opération Maquis blanc consiste à parachuter des agitateurs politiques, qui, le moment venu, sèmeront la panique et prépareront de futurs maquis, soit des agents de renseignement qui pourront s'infiltrer plus facilement que les agents allemands.

Les exilés dans les deux hôtels exigus vivent difficilement l'été mais surtout l'hiver sous les grondements des bombes américaines et dont le froid glacial atteint –30 °C. Les logements précaires, la nourriture insuffisante, la promiscuité des paramilitaires, le manque d'hygiène, provoquent de nombreuses maladies (grippesphtisies) et une mortalité importante chez les enfants, maux que soignent tant bien que mal les deux seuls médecins français, le docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline et le docteur Ménétrel. wikipédia


  1. 100 livres, chez Mylène 
  2.  XXe siècle, chez TÊTE DE LITOTE
  3. 1% Rentrée Littéraire 2013, chez Hérisson (delivrer-des-livres) 
  4. challenge histoire, chez lynnae 
  5. challenge "Seconde Guerre Mondiale", chez Ostinato
  6.  tour du monde en 8 ans, chez Helran 

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