vendredi 30 mai 2014

Michèle Kahn - La clandestine du voyage de Bougainville

252 pages - bien
  • Editeur : Le Passage (13 mars 2014

Rochefort, le 23 décembre 1766. Déguisée en jeune homme, car il est interdit aux femmes de monter à bord d'un navire royal, Jeanne Baret embarque sur L'Étoile, l'un des deux vaisseaux de la flotte de M. de Bougainville.


Lorsqu'elle a appris que son amant, Philibert Commerson, était invité à se joindre au voyage de Bougainville, elle n'a pas hésité longtemps. Et la voilà aujourd'hui bien décidée à le suivre contre vents et marées jusqu'au bout du monde.


Jeanne est une jeune paysanne qui a le don de guérir le mal par les plantes, Philibert un naturaliste renommé. Leur amour fou les a déjà obligés à quitter le Morvan et à s'enfuir ensemble à Paris. Pas question pour elle de le laisser maintenant partir seul à la découverte de territoires extraordinaires, de peuples, d'animaux et de plantes inconnus !


Que de stratagèmes il lui faudra déployer pour paraître ce qu'elle a décidé d'être : le valet de M. Commerson ! Elle devra tenir son rang parmi les hommes d'équipage, résister aux périls qui se multiplient sur les mers du Sud. Sa folle passion et son insatiable curiosité lui font accomplir des prodiges, et elle passe bientôt pour un homme plus fort que les autres. Mais combien de temps encore pourra-t-elle dissimuler sa féminité ?

La Clandestine du voyage de Bougainville, c'est l'histoire incroyable et vraie d'une femme extraordinaire qui, par amour, décida de braver tous les interdits et de prendre tous les risques.

dernière lecture de mars 2014
bien - pour son dernier livre l'auteur nous embarque pour un magnifique tour du monde, avec la première femme à l'avoir accompli. Un destin de femme exceptionnelle capable d'ignorer les traditions n'autorisant pas les femmes à voyager à bord des navires et surtout d'y travailler. Une femme qui a braver bien des dangers, pour la passion de l'herboristerie et celle d'un homme. Je me demande laquelle de ces deux passions a été la plus forte.
Comme toujours, un roman passionnant et bien écrit, avec un auteur sachant conter admirablement bien. Lire un livre de Michèle Kahn, peut vous entraîner très loin... et à peine terminer, une seule envie : en lire un autre.


 un peu d'histoire...
Jeanne Barret
Orpheline et réduite à la misère, elle prend le parti de déguiser son sexe pour vivre l'aventure.
Compagne du botaniste Philibert Commerson, elle se fait passer pour son valet, sous le nom de Jean Baré pour l'accompagner dans l'expédition dirigée par Bougainville en 1766, à une époque où il est hors de question d'embarquer une femme.
Leur supercherie est découverte à Tahiti en 1768, mais Bougainville les laisse continuer le voyage jusqu'à l'Île de France, l'actuelle île Maurice, où il les débarque. Commerson y meurt en 1773.
Désormais seule et sans ressources, Jeanne ouvre un cabaret à Saint-Louis et rencontre un officier de marine français, originaire du Périgord, Jean Dubernat, qu'elle épouse le 17 mai 1774 dans la cathédrale de Saint-Louis. Le couple rentre en France, bouclant ainsi le tour du monde. Jeanne ramène les récoltes botaniques de Commerson destinées au Jardin du roi, soit 30 caisses contenant quelque 5 000 espèces, dont 3 000 sont décrites comme nouvelles. Elle reçoit sa part de l'héritage de Commerson et le roi Louis XVI, qui reconnaît ses mérites comme aide-botaniste, la félicite pour sa bonne conduite, la désigne comme « femme extraordinaire » et lui verse une rente.
Elle meurt en 1807. Elle est enterrée au cimetière de l'église de Saint-Aulaye, située sur la commune de Saint-Antoine-de-Breuilh en Dordogne. Elle a eu un fils né à Paris en 1764 et mort en bas âge.
Bougainville la cite dans son récit de voyage, et Diderot dans son supplément au voyage.
Son histoire est romancée dans La Bougainvillée, de Fanny Deschamps (1982).
 Jeanne Barret de Monique Pariseau
Le 1er février 1767, Jeanne Barret, sous le nom de Jean Barré, embarqua sur la flûte L'Étoile avec près de 120 hommes pour accomplir le premier tour du monde sous pavillon français. Elle le fit déguisée en homme puisqu'une ordonnance royale du 15 avril 1689 défendait aux femmes de naviguer sur un navire d'expédition du roi sous peine de sévères sanctions.
Cette expédition était commandée par le comte Louis-Antoine de Bougainville accompagné par des astrologues, cartographes, ingénieurs, naturalistes, dessinateurs et écrivains qui représentaient bien cet esprit des Lumières qui a tant marqué le 18e siècle. Jeanne Barret accompagnait, en tant que valet, le naturaliste de l'expédition Philibert Commerson. L'histoire de cette femme et de ses compagnons est fabuleuse et nous entraîne en pleine aventure. Elle illustre la force et le courage de ces hommes « et de cette femme » qui osaient aller au-delà de ce qui était déjà connu. Elle rend hommage à cette femme qui eut la volonté de vivre et de travailler comme un homme en masquant sa véritable identité. Audacieuse, curieuse et téméraire, Jeanne Barret a dépassé ses peurs et transgressé la loi pour satisfaire son esprit d'aventure et sa soif de découvertes. La captivante histoire de cette femme méconnue mérite d'être saluée par ce roman qui veut rendre la réalité historique le plus fidèlement possible.




Accompagné du naturaliste Philibert Commerson, de l'ingénieur cartographe Charles Routier de Romainville, de l'astronome Pierre-Antoine Véron et de l'aventurier le prince Charles de Nassau, il part de Nantes, plus précisément de Mindin, le 15 novembre 1766, fait escale dans la rade de Brest d'où il repart le 5 décembre pour un voyage autour du monde à bord de la frégate la Boudeuse. Un second bateau, l’Étoile, une flûte (navire de charge), parti de Rochefort le 1er février 1767, le rejoint pour le tour du monde le 13 juin 1767 à Rio de Janeiroaprès deux rendez-vous manqués aux Malouines et dans l'embouchure du Río de la Plata. Il a aussi embarqué quatre musiciens pour maintenir le moral de ses hommes à bord.
Au Brésil, le botaniste Philibert Commerson embarqué sur l’Étoile découvre la fleur qu'il nommera plus tard la bougainvillée et cette fleur sera donnée à Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon.
Après avoir remis les îles Malouines aux Espagnols, sur ordre de Louis XV, il franchit le détroit de Magellan, explore l'immense et dangereuxarchipel des Tuamotu et mouille à Tahiti qui vient d'être découverte en juin 1767 par Samuel Wallis. Il y reste moins de dix jours, en avril 1768, puis repart avec un jeune Tahitien volontaire, Ahutoru (Aoutourou), qui fait le trajet jusqu'à Paris où Bougainville le présente au roi, l'officier de marine lui offrant comme promis au bout d'un an son voyage de retour au cours duquel il meurt de la petite vérole, après une escale à l'Île-de-France. En mai 1768, il découvre à bord une supercherie : le domestique Jean Baré est en fait une femme déguisée en garçon. Compagne du botaniste Philibert Commerson, elle est ainsi la première femme à faire le tour du monde.
Il explore quelques semaines plus tard l'île à laquelle on donnera par la suite son nom. Il découvre ensuite la plupart des îles Samoa, qu'il appelle « îles des Navigateurs », revoit les îles Saint-Esprit de Pedro Fernández de Quirós. Il longe les Louisiades, retrouve les îles Salomon et peut enfin se ravitailler aux Moluques.
Il rentre à Saint-Malo le 16 mars 1769 et publie en 1771 sa Description d'un voyage autour du monde, où il évoque le mythe, au parfum alors sulfureux, du « paradis polynésien ». Ce journal de voyage rencontre un vif succès en Europe. Bougainville voit les apports scientifiques de son voyage éclipsés par le caractère ambigu du succès de son ouvrage. Il a néanmoins fait faire à la géographie de l'Océanie de grands progrès, trouvant des îles nouvelles, précisant la situation de beaucoup d'autres, donnant sur les mœurs des indigènes des renseignements intéressants. Ce livre suscite une réaction de Denis Diderot, qui écrit en 1772 son Supplément au voyage de Bougainville.

Au cours d'une vie courte mais bien remplie, puisqu'il accompagna Bougainville comme naturaliste dans son voyage autour du monde, il collecta à travers le monde des milliers d'espèces de plantes nouvelles, d'insectes, de poissons et d'oiseaux qui furent offerts au Jardin du roi. Une mort précoce, à l'âge de 45 ans, ne lui laissa pas le temps de publier ses travaux. Actuellement, 42 genres décrits par Commerson sont valides et plus de 100 espèces végétales portent son nom.



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