- bien - 147 pages
- Editeur : Gallimard (22 avril 1983)-Collection : Folio
- «Ce livre comporte treize nouvelles. Ce nombre est le fruit du hasard ou de la fatalité - ici les deux mots sont strictement synonymes - et n'a rien de magique. Si de tous ces écrits je ne devais en conserver qu'un seul, je crois que je conserverais Le congrès, qui est à la fois le plus autobiographique (celui qui fait le plus appel aux souvenirs) et le plus fantastique.J'ai voulu rester fidèle, dans ces exercices d'aveugle, à l'exemple de Wells, en conjuguant avec un style simple, parfois presque oral, un argument impossible. Le lecteur curieux peut ajouter les noms de Swift et d'Edgar Allan Poe.Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps.»Jorge Luis Borges.
lecture de mars 2014
bien - mon premier Borges... dans l'ensemble j'ai bien aimé, mais parfois difficile de le suivre. Pour l'instant, pas tentée d'en relire un autre. "Fictions" attendra encore un peu dans ma pal.
l'autre : Borges y raconte une rencontre qu'il aurait eue, jeune homme, avec... lui-même, vieil homme, aveugle.
Ulrica : L'histoire d'une rencontre amoureuse aux résonnances littéraires et mythologiques.
le congrès : L'entreprise d'une poignée d'hommes de constituer un Congrès représentatif de tout le genre humain.
There Are More Things : Une nouvelle d'horreur à la Lovecraft.
la secte des Trente : La description d'une hérésie fictive, telle que sa doctrine aurait pu être énoncée vers la fin de l'Empire romain.
la nuit des dons : Le récit d'une nuit initiatique : un adolescent qui découvre les maisons closes profite d'une leçon d'histoire de l'Argentine et d'un amour inattendu.
le miroir et le masque : Un poète scandinave doit créer trois poèmes pour son roi : il réussira au-delà de leurs espoirs.
Undr : Un poète cherche dans un pays nordique la poésie ultime, celle qui ne compte qu'un seul mot.
utopie d'un homme qui es fatigué : Un voyageur égaré dans la pampa fait un bref séjour à une époque très lointaine, où l'humanité s'est assagie tout en adoptant certaines coutumes surprenantes.
le stratagème : Un professeur de langues germaniques anciennes utilise un subterfuge pour pousser son directeur à le nommer à un poste prestigieux, au détriment d'un collègue parfaitement qualifié.
Avelino Arredondo : Un jeune homme coupe les ponts avec tous ses proches et s'enferme chez lui afin de réaliser un plan mystérieux.
le disque : Un pauvre homme croise un roi déchu qui lui montre un trésor : un disque qui n'a qu'une seule face...
le livre de sable : Cette nouvelle ouvre sur des considérations au sujet de l'infini en géométrie. Le narrateur fait l'acquisition d'un livre qui lui est présenté comme étant une Bible.
« Le nombre de pages de ce livre est exactement infini. Aucune n'est la première, aucune n'est la dernière. »
Obsédé par ce livre, il finit par décider de le perdre. Cette nouvelle pousse plus loin encore l'idée évoquée dans la Bibliothèque de Babel, qui était quasi-infinie et contenait tous les livres. Ici, c'est un livre qui contient tous les livres.
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son oeuvre :
- Ferveur de Buenos Aires (Fervor de Buenos Aires) (1923)
- Lune d'en face (Luna de frente) (1925)
- Inquisiciones (non traduit) (1925)
- Cuaderno San Martín (traduit tel quel) (1929)
- Evaristo Carriego (traduit tel quel) (1930)
- Discussion (Discusión) (1932)
- Histoire universelle de l'infamie (Historia universal de la infamia) (1935)
- Histoire de l'éternité (Historia de la eternidad) (1936)
- Six problèmes pour Don Isidro Parodi (1942)
- Fictions (Ficciones) (1944) (recueil contenant « La Bibliothèque de Babel »)
- L'Aleph (El Aleph) (1949)
- Enquêtes puis Autres inquisitions (Otras inquisiciones) (1952)
- L'Auteur puis L'auteur et autres textes (El hacedor) (1960) (ISBN 2-07024-037-1)
- L'Autre, le Même (El otro, el mismo) (1964)
- Pour les six cordes (Para las seis cuerdas) (1965)
- Le Livre des êtres imaginaires (El libro de los seres imaginarios) (1967) collab. Margarita Guerrero (rééd. augm. du Manuel de zoologie fantastique, 1965, trad. de Manual de zoologiá fantástica, 1957)
- Éloge de l'ombre (Elogio de la sombra) (1969)
- Le Rapport de Brodie (El informe de Brodie) (1970)
- Essai d'autobiographie (An autobiographical essay) (1970) (traduit en 1980 avec Livre de préfaces)
- L'Or des tigres (El oro de los tigres) (1972)
- Introduction à la littérature nord-américaine (Introducción a la literatura norteamericana) (L'âge d'homme, 1973), en collaboration avec Esther Zemborain de Torres
- Livre de préfaces puis Préfaces avec une préface aux préfaces (Prólogos con un prólogo de prólogos) (1975)
- Le Livre de sable (El libro de arena) (1975)
- La Rose profonde (La rosa profunda) (1975)
- La Monnaie de fer (La moneda de hierro) (1976)
- Libro de sueños (non traduit) (1976).
- Qu'est-ce que le bouddhisme? (Qué es el budismo?) (1976) (ISBN 2-07032-703-5)
- Histoire de la nuit (Historia de la noche) (1977)
- Sept nuits (Siete noches) (1980)
- Livre de préfaces, suivi de Essai d'autobiographie (1980) (ISBN 2-07037-794-6)
- Le Chiffre (La cifra) (1981)
- Neuf essais sur Dante (Nueve ensayos dantescos) (1982)
- Atlas (1984)
- Les Conjurés (Los conjurados) (1985)
- Le Martin Fierro (1985) trad. Bernard Lesfargues - Éditions Curandera, (ISBN 2-86677-022-1), 1985
- Conversations à Buenos Aires (Dialogos de Jorge Luis Borges y Ernesto Sábato) (1996) Jorge Luis Borges - Ernesto Sábato (ISBN 2-26404-042-4)
- Ultimes dialogues (1996) Jorge Luis Borges - Osvaldo Ferrari (ISBN 2-87678-013-5)
- La proximité de la mer, anthologie (2010) (ISBN 978-2-07-012842-6)
- La Sœur d'Eloisa avec Luisa Mercedes Levinson, traduction française de Christian Garcin, (ISBN 2-86432-385-0)
- Dans le roman d'Umberto Eco Le Nom de la rose, adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1986, le bibliothécaire aveugle Jorge de Burgos est une évocation peu voilée de Jorge Luis Borges, la bibliothèque labyrinthique faisant référence à la Bibliothèque de Babel, la célèbre nouvelle de Borges. Umberto Eco, qui vénère indubitablement l'art de Borges s'est sans doute amusé à créer un personnage qui, par son étroitesse d'esprit et son absence totale de curiosité, est un peu le contraire de Borges, même s'il partage avec lui la cécité et la familiarité des livres. La préface du Nom de la Rose est d'ailleurs un clair hommage à Borges et pourrait avoir été écrite par lui. Umberto Eco nous y raconte le mystère compliqué d'un ouvrage de l'abbé Vallet, mystère qui par miracle se dénoue… à Buenos Aires, quand notre romancier, fouinant « sur les étagères d'un petit libraire antiquaire dans la Corrientes » découvre « la version castillane d'un opuscule de Milo Temesvar, De l'utilisation des miroirs dans le jeu des échecs », etc.
Argentine
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