revue de presse
Auteur de près de cinquante romans et lauréate du prix Nobel de littérature en 2007, Doris Lessing, écrivaine née en Perse, est morte, dimanche 17 novembre, à l'âge de 94 ans.
L'écrivaine a acquis la célébrité internationale avec Le Carnet d'or (1962). Ce roman-fleuve (couronné en France du prix Médicis étranger 1976), à la construction originale, est devenu un livre-phare du féminisme. Dotée d'une grande faculté de renouvellement, Doris Lessing a bâti une œuvre riche et variée, forte d'une bonne cinquantaine de titres.
Née le 22 octobre 1919 à Kermanshah, en Perse (l'actuel Iran), Doris Lessing est élevée en Rhodésie (l'actuel Zimbabwe), où son père s'installe, alors qu'elle a 5 ans, dans une grande ferme isolée. Pensionnaire d'une institution religieuse qu'elle supporte mal, elle quitte définitivement l'école à 14 ans, pour travailler comme jeune fille au pair puis standardiste. Jugeant impitoyablement la colonie blanche, elle gardera cependant toute sa vie la nostalgie des grands espaces vierges sous le soleil, cadre de son recueil de Nouvelles africaines (1980), suivi de La Madone noire (1988).
Après deux divorces, elle s'installe à Londres, en 1949, avec son jeune fils, et trouve un emploi de secrétaire qu'elle abandonne après le succès de ses deux premiers livres, Vaincue par la brousse (1950) et Martha ouest (1952). Ce livre est suivi du cycle Les Enfants de la violence, fresque historique contemporaine doublée d'un roman de formation. Communiste dans sa jeunesse, Doris Lessing, qui est restée une femme engagée, publie ensuite un cycle de science-fiction commencé avec Shikasta (1981), des romans plus psychologiques comme L'Eté avant la nuit, ou très proches de l'actualité avec La Terroriste (1986) et Le Vent emporte nos paroles (1987), un témoignage sur la guerrre en Afghanistan.
En 1995, elle publie le premier tome de son autobiobiographie, Dans ma peau. La romancière retrouve le souffle intimiste dans L'Amour encore (1996), puis se fait la piétonne de Londres dans Nouvelles de Londres (1997).
Citée à plusieurs reprises pour le Nobel, Doris lessing s'est livrée en 1981 à une supercherie littéraire, en publiant sous le pseudonyme de Jane Somers un roman refusé par la plupart des éditeurs. Au début des années 2000, elle s'en prend au régime dictatorial du président Robert Mugabe et se voit déclarée indésirable au Zimbabwe.
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