lundi 4 novembre 2013

Le Goncourt 2013 passe le test de la page 99

revue de presse

Le Goncourt 2013 passe le test de la page 99

Dans Au revoir là-haut, roman couronné par le Goncourt 2013, Pierre Lemaitre raconte comment deux rescapés des tranchées vont prendre leur revanche. Il passe aujourd'hui le test de la page 99. Verdict. 

L'éditeur anglais Ford Madox Ford (1873-1939) aurait un jour prétendu qu'il pouvait juger de la qualité d'un manuscrit à la lecture de sa seule page 99, comme un coup de sonde en plein coeur du livre. Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt 2013, n'échappe pas au test. Sa page 99 donne-t-elle envie de lire l'ouvrage primé?  

L'auteur

Né en 1956 à Paris, Pierre Lemaitre, qui a enseigné les littératures française et américaine à des adultes, a attendu vingt ans avant d'être publié, la cinquantaine passée. Mais il s'est d'emblée fait un nom dans le domaine du polar, avec Travail soigné (2006), première des enquêtes de son flic, le commandant Camille Verhoeven, puis Robe de marié (2009) et Cadres noirs (2010). Également scénariste pour la télévision, cet admirateur d'Alexandre Dumas est traduit dans une quinzaine de langues et plusieurs de ses romans sont en cours d'adaptation cinématographique. 

Pierre LemaitreLe Livre

2 novembre 1918, à quelques jours de l'armistice, deux jeunes soldats, Albert Maillard et Édouard Péricourt, réchappent miraculeusement de la "soudaine attaque de la cote 113". Le premier doit la vie au second, qui pourtant s'en sortira plus mal, une jambe estropiée, le visage arraché par un obus, véritable gueule cassée. Le premier a été rond-de-cuir dans une banque, le second est un fils de bonne famille, richissime, dessinateur extrêmement doué mais voué aux gémonies pour ses croquis licencieux.  
De retour à Paris, Albert se démène afin d'atténuer les souffrances de son camarade en se livrant à tous les trafics pour lui procurer de la morphine. Mais il réalise à quel point les "démobiliséssont devenus des parias dans une France prompte à tourner la page, après cette "tuerie prosaïque et barbare qui a provoqué mille morts par jour pendant cinquante mois." Édouard, a alors l'idée du siècle: une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale... 

Extraits de la page 99


Notre lecture

Page 99, chapitre 6. Nos deux "héros" sont déjà rentrés de leur bataille de la cote 113. On y découvre un Édouard mal en point, qui respire mal, attaché à son lit, apparemment entre la vie et la mort. Albert, de son côté, tente de prendre soin de son bienfaiteur, après avoir monté... la fameuse arnaque (?!). Il semble en tout cas avoir effacé son ami Édouard Péricourt de la circulation administrative et lui avoir donné une nouvelle identité, celle d'Eugène Larivière
Phrase courte, rapide. Le style est simple, presque haché, facile à lire en tout cas. L'histoire est écrite à la troisième personne, avec un narrateur omniscient. 

Le verdict

Coup de chance, cette page 99 est quasiment le coeur du roman. Non seulement on y découvre nos deux héros après la bataille, posant totalement la situation du blessé et de son ami qui tente de prendre soin de lui, mais aussi une première arnaque de notre couple de héros. Est-ce celle "aussi spectaculaire qu'amorale" décrite en 4e de couverture, une arnaque consistant à faire disparaître des registres administratifs certains combattants de la Première guerre mondiale -l'un des héros en l'occurence- et leur donner une nouvelle identité?  
On en saura pas plus, dommage. Suffisant pour nous donner l'eau à la bouche et connaître les tenants et aboutissants de cette fameuse arnaque: à quoi cela peut bien leur servir, pourquoi faire disparaître Édouard et lui donner une nouvelle identité? L'envie de tourner la page est tentante... Mais il ne s'agit ici que du test de la page 99, tant pis! 

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