dimanche 20 octobre 2013

Sashenka de Simon Sebag Montefiore

 570 pages
  • Editeur : Belfond (4 mars 2010)
Des dernières heures de l'empire des Romanov à la Russie post-perestroïka des années quatre-vingt-dix en passant par la terreur stalinienne, la destinée bouleversante d'une héroïne inoubliable. Dans la lignée du Docteur Jivago, une fresque éblouissante, par l'un des plus grands historiens de la Russie. 

Saint-Petersbourg, hiver 1916. Devant l'institut Smolny pour jeunes filles, Sashenka Zeitlin, jeune bourgeoise de dix-sept ans, est arrêtée. Dans une Russie tsariste au bord du gouffre, alors que sa mère continue de s'enivrer de fêtes avec Raspoutine et sa clique, Sashenka, elle, a choisi son camp. Celui de la révolution... 

Quelque vingt ans plus tard, Sashenka incarne la femme soviétique modèle. Epouse d'un haut cadre du parti, mère comblée de deux enfants, elle va pourtant s'abandonner à une passion torride pour un séduisant écrivain dont les idées vont se révéler dangereusement compromettantes. Jusqu'à mettre en péril la vie de ceux qu'elle aime... et la sienne. 

Pendant plus de cinquante ans, son histoire demeurera cachée. Jusqu'à ce qu'une jeune historienne plonge dans les archives du KGB et dévoile le destin d'une femme face à un choix impossible...
*
lecture d'octobre 2013
Met en scène la vie de Sashenka, jeune femme idéaliste et communiste, dont la vie va être bouleversée par la Révolution d'Octobre, les Grandes Purges des années 1937-1938 et par la Seconde Guerre mondiale.
L'héroïne va en effet passer du statut de membre éclairé de la Nomenklatura communiste à l'état de prisonnier politique envoyé en camp de travail (Goulag), sa famille étant broyée en même temps qu'elle.
 Toute la partie historique est vraie, seul l'histoire de la famille de Sashenka relève de la fiction, basée sur plusieurs histoires vraies également. Un livre bouleversant et une plongée dans l'enfer ! 
*
En 1916 à Saint-Pétersbourg, elle n’a que seize ans. Fille d’un riche banquier d’affaires, le baron Samuil Zeitlin, cette jeune bourgeoise aime les biscuits anglais Huntley & Palmers, la savonnette Pears et surtout sa chère gouvernante, Lala. Mais la nuit, notre jolie pensionnaire de lInstitut Smolny ne rêve ni de nouvelles robes, ni de mots doux glissés par Micha, officier de la garde… La nuit, elle devient la camarade Isiatis et flirte avec les livres de Marx, Tchernychevski, Maïakovski ou Akhmatova.
Déçue par son père, un capitaliste avide, écoeurée par sa traînée de mère qui mène une vie de débauche dans les salons de Raspoutine, Sashenka est « tombée amoureuse des concepts du matérialisme didactique et de dictature du prolétariat ». « J’étais une enfant sage et une bolchevik intraitable », dira-t-elle plus tard.
Le glas de la Russie tsariste a sonné et la camarade Isiatis a choisi le camp de la révolution…
En 1939 à Moscou, elle a bientôt quarante ans. Les Romanov ne sont plus et c’est la mine joviale du petit père des peuples qui trône sur toutes les cheminées. Sashenka a troqué sa vie bourgeoise contre celle de prolétaire – plutôt d’apparatchik, dirons-nous… Epouse de Vania Palitsine, un ouvrier certes, mais devenu haut cadre du Parti, elle mène une existence fastueuse loin des appartements communautaires et des fermes collectivisées. Toujours aussi belle, la rédactrice en chef de La Femme soviétique et l’économie prolétarienne fait figure de modèle. Staline dira même : « cette Sashenka est une très bonne soviétique ». Mère aimante, épouse dévouée, communiste intransigeante, elle est fidèle à la ligne du Parti quitte à fermer les yeux sur quelques exactions.
Jusqu’à ce qu’une passion torride et compromettante bouleverse son existence rangée et emporte Sashenka sous le rouleau compresseur de l’Histoire…
À peine avons-nous quitté les salons de cet illuminé de Raspoutine que nous nous retrouvons dans les sous-sols de la Loubianka ou dans la datcha d’un cadre du Parti… C’est que cette fresque romanesque pleine de rebondissements nous emporte dans la Russie du XXe siècle, depuis l’empire des Romanov jusqu’à l’effondrement de l’URSS, depuis la glaciale Piter jusqu’à la Géorgie sensuelle et chaleureuse.
Aucun détail n’échappe à Simon Montefiore, historien de formation, ni les boutiques anglaises de l’aristocratie russe, ni les chansons préférées de Staline, ni les messages codés du KGB. Un tableau précis d’une génération de révolutionnaires pétris de contradictions !- lecourrierderussie
DrapeauDrapeauRoyaume-Uni - Angleterre - historien spécialisé dans l'histoire de la Russie.


livre en cours Ouvrages traduits en français
  • Staline. La Cour du Tsar rouge 
  • Le Jeune Staline
  • Sashenka
  • Jérusalem : Biographie - À la fois céleste et terrestre, Jérusalem est la ville universelle, capitale de deux peuples, lieu saint de trois religions. De la naissance du judaïsme, du christianisme et de l'islam au conflit israélo-palestinien, voici l'histoire de trois mille ans de foi et de fanatisme, de conquête et d'occupation, de guerre et de coexistence entre diverses croyances. Simon Sebag Montefiore raconte les batailles, mais aussi les histoires d'amour et de haine de ceux qui ont fait Jérusalem : citoyens ordinaires comme grandes figures historiques, de Salomon et Cléopâtre à Soliman le Magnifique ; d'Abraham à Jésus et Mahomet ; du monde ancien aux temps modernes de Flaubert, Chateaubriand, Raspoutine et Lawrence d'Arabie. Ce livre ambitieux, documenté et captivant, retrace l’histoire d’une ville qui a façonné l’histoire du monde.
  • La Grande Catherine et Potemkine. Une histoire d'amour impérialeLa Grande Catherine, impératrice de toutes les Russies, est une femme connue pour sa fougue, son génie politique et son charme fascinant. Elle gouverne aux côtés de l’homme de sa vie, le prince Potemkine. Ce nobliau de province haut en couleurs, aussi fantasque que génial, s’impose d’année en année comme le véritable corégent de cette autocrate implacable et brillante, et devient l’époux clandestin de l’impératrice et son plus fidèle ami, contribuant à faire de la Russie une grande puissance.
    Dans ce livre tourbillonnant, écrit à partir d’archives inédites ou méconnues et s’appuyant largement sur la correspondance du couple, Simon Sebag Montefiore nous entraîne dans l’effervescence des fêtes de cour, des secrets de diplomates et des intrigues de palais. Il raconte enfin les amours licites et illicites entre les grands de l’entourage de Catherine II, et celles de l’impératrice elle-même, qui malgré ses nombreux favoris, ne cessa jamais d’aimer Potemkine.
 curiosité de lecture
(source : wikipédia)

 L'Institut Smolny est un édifice palladien de Saint-Pétersbourg qui a joué un rôle majeur dans l'histoire de la Russie.
Le bâtiment a été commandé à Giacomo Quarenghi par la « Société pour l'éducation des jeunes filles nobles ». Établi à la demande instante d'Ivan Betskoï en 1764, il a été construit en 1806-1808 pour cette institution et a emprunté son nom au couvent Smolny des environs.
  • Pendant la Révolution russe de 1917, le bâtiment a été choisi par Lénine comme quartier général des bolcheviks. C'est de là que partit l'insurrection du 25 octobre. C'était la résidence de Lénine pendant plusieurs mois, jusqu'au moment où le gouvernement soviétique a été déplacé au Kremlin de Moscou. Après cela, l'Institut Smolny devint le siège de la section locale du Parti communiste, dans les faits l'hôtel de ville.
  • En 1927, un monument en hommage à Lénine a été érigé en face de l'immeuble.
  • Après 1991, l'Institut Smolny a été utilisé comme résidence du maire de la ville (gouverneur après 1996) et de l'administration de la ville. Vladimir Poutine y a travaillé de 1991 à 1997 dans l'administration d'Anatoli Sobtchak.

La tentative de prendre Moscou rencontre en revanche de violentes résistances. Les combats durent 6 jours, du 28 octobre au 2 novembre. Selon Victor Serge, la spontanéité des masses l’emporte sur l’organisation ; les ouvriers sont mal armés, mal préparés et mal organisés. Mouralov estime à 50 000 le nombre de ses propres combattants (dont 3 000 ouvriers armés et 40 000 soldats), contre une dizaine de milliers d'adversaires (élèves des écoles d'officiers, sections militaires des SR et des mencheviks...). La prise du Kremlin par les Blancs se solde par le massacre à la mitrailleuse d'environ 300 ouvriers et gardes rouges de l’arsenal. Une cour martiale blanche fusille les gardes rouges à l’école militaire Alexandre.
L'assaut du Kremlin est conduit par le jeune Nikolaï Boukharine. Les Blancs capitulent le 2 novembre. L’accord prévoit que les insurgés rendent les armes, sauf les officiers, et garantit de la « liberté et l’inviolabilité de tous ». Une partie importante d'entre eux rejoindront les armées blanches dans les semaines suivantes. Les conséquences de cette clémence initiale seront beaucoup critiquées ensuite par une partie des bolcheviks, et joueront un rôle dans la création de la Tchéka et l'établissement de la « terreur rouge ».
illustration :  Bolchevik (1920), par Boris Kustodiev.

Les procès de Moscou sont le signal du début de purges massives. La phase la plus violente se déroule de fin 1936 à 1938, et coïncide avec la Iejovschina. Durant ces deux années, la répression fait plus de deux millions de victimes, dont 725 000 exécutions. La directive prikaz 00447 du 5 août 1937, qui ordonne de réprimer les « éléments antisoviétiques et socialement dangereux », marque le début des purges à grande échelle. Iejov y ordonne à la police secrète de fusiller un quota minimal de 75 950 personnes et d'en envoyer 193 000 au Goulag.
Près d'un million de personnes sont exécutées par des pelotons et bien plus sont envoyées dans des prisons ou des camps du Goulag : beaucoup n'y survivent pas. Les estimations du nombre de victimes varient beaucoup. Pour Robert Conquest, la Grande Terreur aurait entraîné au moins six millions d'arrestations, trois millions d'exécutions et deux millions de décès dans les camps du Goulag. Des chiffres que les historiens révisionnistes estiment grossièrement surévalués ; ce à partir des archives soviétiques à la disposition des chercheurs depuis 1989. Cette année-ci le responsable du KGB affirma que pendant ces années de Grandes Purges, il n'y eut pas plus d'un million d'arrestations. Le tableau des exécutions ramène le nombre des condamnations à mort pour ces années-là à 681 692 dans un ensemble d'environ 800 000 (799 455 exactement) entre 1921 et 1953. Cependant en 1993, Nicolas Werth, co-auteur en 1997 du Livre noir du communisme, avait publié une estimation encore inférieure : « peut-être un demi-million d'exécutions » sur un total de 642.980 entre 1921 et 1954.
Beaucoup d' « ennemis du peuple » sont poursuivis sous l'inculpation de sabotage économique, d'affiliation avec le trotskisme ou de participation à la subversion étrangère. De nombreux chefs locaux du parti sont dénoncés et accusés d'abus de pouvoir.
Image illustrative de l'article NKVDL'automne 1938 marque la fin de la « Grande terreur ». En novembre 1938, les exécutions en masse prennent brusquement fin. Selon les mots de Nicolas Werth« La Grande Terreur s'arrêta comme elle avait commencé : sur un ordre de Staline ». Après une violente critique du fonctionnement du NKVD (non-respect du code de procédure pénale) le 17 novembre 1938 et une confession de Iejov le 23 novembre dans laquelle il reconnaît sa totale responsabilité et demande à être déchargé de sa mission. 
En 1937, photo de Staline avec Nikolaï Iejov alors chef du NKVD.XVIIIe Congrès du parti, Iejov n'est même pas élu au comité central. Iejov, d'abord rétrogradé au rang de commissaire du peuple au transport fluvial le 21 août 1939, et fusillé en 1940, 
Beria (à droite) avec Staline (au fond) et la fille de celui-ci, Svetlana.est remplacé par son adjoint Lavrenti Beria.
Cependant, la pratique des arrestations arbitraires continue jusqu'à la mort de Staline. Selon Anne Applebaum, les années 1937-1938 ne furent pas les plus mortelles de l'histoire des camps, ni celles de leur plus grande extension. L'année 1937 marque pourtant une « ligne de partage des eaux » : jusqu'alors des lieux où l'on meurt par accident et dans l'indifférence, les prisons soviétiques se transforment en camps meurtriers où l'on tue délibérément et en masse.
Le Grand Palais du Kremlin, siège, à l'époque de l'URSS, du Soviet suprême de l'Union soviétique.

Les principaux camps du Goulag entre 1923 et 1961, selon les travaux de la fondation russe Memorial

témoignages :
  • Alexandre Soljenitsyne dans Une journée d'Ivan Denissovitch (1962) puis l’Archipel du Goulag (1973) a porté son témoignage à la connaissance d’un très large public en Occident, ce qui lui a valu l’exil. Il y décrit les conditions de vie dégradantes dans les camps (travail forcé, froid, faim, gardiens inhumains), mais aussi la volonté de rééduquer le détenu par le biais de « sections politiques et éducatives » (des brigades politiques et éducatives) destinées à « remplacer aumôniers et services religieux des prisons d’antan ».
romans :

 


1 commentaire:

  1. Je l'ai lu en début d'année et j'ai beaucoup aimé ce roman et ce personnage de femme forte et très maternelle

    RépondreSupprimer