samedi 22 novembre 2014

blog en pause





Grosse fatigue en ce moment, je me remets difficilement d'une vilaine bronchite chronique. Plus envie d'ouvrir l'ordinateur... même si les amis me manquent.
Je lis de moins en moins, juste un peu le soir, si bien que chaque livre me dure longtemps. 


Je ne sais pas encore si je vais continuer de tenir ce blog, c'est peu probable... possible que j'en ouvre un nouveau pour noter uniquement les auteurs se trouvant dans la bibliothèque, dans le genre "tour du monde".




mercredi 15 octobre 2014

27 romans en lice pour le Prix des Libraires 2015

revue de presse : livreshebdo
Le Prix des Libraires a annoncé sa première sélection, composée de 27 romans francophones.
Chaque année, depuis 1955, l’ensemble de la profession participe au vote qui désignera le lauréat du Prix des Libraires, décerné à la mi-mars. La première sélection de 27 romans vient d'être diffusée. La deuxième le sera le 3 novembre.

livre en cours Première sélection:

-  Olivier Adam, Peine perdue (Flammarion)
-  Marcu Biancarelli, Orphelins de Dieu (Actes Sud)
-  Adrien Bosc, Constellation (Stock)
-  Aurélien Bellanger, L’aménagement du territoire(Gallimard)
-  Franck Courtès, Toute ressemblance avec le père(Lattès)
-  Julia Deck, Le triangle d’hiver (Minuit)
-  Frédérique Deghelt, Les brumes de l’apparence (Actes Sud)
-  Sophie Divry, La condition pavillonnaire (Noir sur Blanc)
-  Clara Dupont-Monod, Le roi disait que j’étais diable(Grasset)
-  David Foenkinos, Charlotte (Gallimard)
-  Alice Ferney, Le règne du vivant (Actes Sud)
-  Dalibor Frioux, Incident voyageurs (Seuil)
-  Christian Garcin, Selon Vincent (Stock)
-  Marie-Ange Guillaume, Aucun souvenir de Césarée(Le Passage)
-  Kaoutar Harchi, A l’origine notre père obscur (Actes Sud)
-  Oriane Jeancourt-Galignami, L’audience (Albin-Michel)
Serge Joncour, L’écrivain national (Flammarion)
-  
Marie-Hélène, Lafon Joseph (Buchet-Chastel)
-  
Gaëlle Josse, Le denier gardien d’Ellis Island (Noir sur Blanc)
-  Nelly Kapriélian, Le manteau de Greta Garbo(Grasset)
-  Eric Reinhardt, L'amour et les forêts (Gallimard)
-  François Roux, Le bonheur national brut (Albin-Michel)
-  Lydie Salvayre, Pas pleurer (Seuil)
-  Joy Sorman, La peau de l’ours (Gallimard)
-  Minh Tran-Hui, Voyageur malgré lui (Flammarion)
-  Eric Vuillard, Tristesse de la terre (Actes Sud)
-  Valérie Zenatti, Jacob, Jacob (L’Olivier), lu -  excellent

samedi 11 octobre 2014

Anecdotes insolites : Grossières erreurs commises par Alexandre Dumas dans ses romans historiques (D’après « La Petite Revue », paru en 1864)


 Il n’est pour ainsi dire point de roman historique qui reste debout lorsqu’il est scruté par un spécialiste. En 1847, les oeuvres de Dumas tombèrent entre les mains de Lhote de Selancy, ex-huissier de Charles X, et il leur adressa les reproches suivants dans un petit volume fort peu connu intitulé Des Charges de la maison civile des rois de FranceDes Trois Mousquetaires à la Reine Margot en passant par Balsamo, nombreux sont les écrits de Dumas travestissant la réalité.

« Je dirai à M. Alexandre Dumas, le Briarée de la littérature dramatique, explique Lhote de Selancy, que dans sa comédie les Demoiselles de Saint-Cyr, il s’est étrangement trompé quand il a cru pouvoir faire d’un huissier de la chambre du roi (quoique ce soit du roi d’Espagne) le très humble serviteur d’un vicomte de Saint-Hérem, tout à la fois maître des cérémonies et intendant des menus plaisirs (acte III, scènes 2 et 4), deux charges qui n’ont jamais été réunies sur la même tête, l’une étant un service d’honneur, et l’autre seulement une direction administrative, et qui ne conférant ni l’une ni l’autre de commandement sur les officiers rie la chambre, donnaient encore bien moins le droit de se faire servir par aucun d’eux. Loin de là, il n’y avait pas de garçon du château, ni de valet de pied, qui, sous la livrée du roi, n’eût envoyé promener le vicomte avec son domino.

« Qu’il n’a pas été heureusement inspiré en inventant la charge de gobeletier du roi, attendu qu’un gobeletier n’est qu’un fabricant de gobelets ; et que si l’on a vu en France les gentilshommes verriers jouir, sans déroger, du privilège de souffler le verre, on n’a du moins pas fait de ce métier un office de cour. Qu’un jeune seigneur bien sot, dans un vaudeville intitulé la Jeunesse de Richelieu, se dise grand-levrier du roi, c’est là une bonne charge et qu’on ne s’avisera pas de reprocher à une pièce de ce genre ; mais quand une œuvre a la prétention d’être littéraire, une pareille bouffonnerie n’est pas supportable.

« Que dans son roman les Trois Mousquetaires (pourquoi trois, puisque c’est l’histoire d’Athos, Porlhos, Aramis et d’Arlagnan, et que tous quatre ont été mousquetaires ?), M. Alexandre Dumas se montre tout aussi mal informé de ce qui concerne la maison militaire du roi et la noblesse française. Les mousquetaires, de même que les gendarmes de la garde, et les chevau-légers, tous gentilshommes et officiers, avaient pour capitaine, le roi ; pour capitaine-lieutenant, un lieutenant-général, et pour sous-lieutenant, des officiers-généraux, soit de ce grade, soit de celui de maréchal de camp, ou de brigadier des armées du roi.


« Je trouve dans l’Etat de la France de l’année 1708, pour sous-lieutenants de la 1re compagnie des mousquetaires : M. d’Artagnan, lieutenant-général, gouverneur d’Exille, etc., et M. le comte de Forbin-Janson, maréchal de camp. C’est pour avoir ignoré celte organisation, et la composition des corps de la maison militaire du roi, que, confondant un lieutenant des mousquetaires avec un lieutenant des régiments de l’armée, et même de ceux qu’on appelait alors officiers de fortune, il a fait de son héros principal un vrai soudard, que ses mœurs, malgré son extraction, éloignent de la bonne société ; qu’une maîtresse d’auberge songe à prendre pour mari ; et qui se compromet jusqu’à tirer l’épée avec un butor de Suisse devenu son rival. Tout cela serait également indigne d’un gentilhomme et d’un officier de la maison du roi ; aussi le d’Artagnan de M. Dumas ne représente-t-il ni l’un ni l’autre.

« Que, dans son roman de la Reine Margot, la Mole et Coconas, et d’autres personnages de qualité, s’expriment tout à fait contre l’usage reçu, en disant aux rois ou aux reines : Oui, Majesté. — Non, Votre Majesté ; au lieu de : Oui, sire. — Non, Madame. Car, oui, Majesté, — Non, Votre Majesté, ne sont pas plus admis que : Oui, roi, — Non, reine. Et de même dansles Trois Mousquetaires, Porthos et d’Artagnan, lorsqu’ils répondent aux cardinaux : Oui, Eminence ; ou Votre Eminence ; autant vaudrait : Oui, cardinal. Dans le roman la Princesse de Babylone, de Voltaire, on trouve à plusieurs reprises : Oui, Excellence ; mais c’est un Italien de la classe inférieure qui s’exprime ainsi, et cette tournure est familière aux gens de sa nation.

« Que la Mole, quelle que soit la violence de sa passion pour la reine de Navarre, ne doit pas s’écrier : O ma belle Majesté ! On dit bien : Mon roi, ma reine, mon prince, mais non pas : Ma Majesté, mon Altesse. Il n’y a que les souverains et les princes en parlant d’eux-mêmes, qui le puissent, sans contre-sens, ainsi qu’on le voit dans un autre roman de M. Alexandre Dumas, publié sous le titre de Mémoires d’un Médecin. Le duc de la Vauguyon, gouverneur(et non pas précepteur) des enfants de France, s’adressant à Louis XV leur aïeul : Mais pour que Votre Majesté pût voir ? — Il fallait que Ma Majesté regardât, réplique le monarque.

« Que jamais ce prince, ni qui que ce soit parlant français, n’a dit d’une personne de qualité :Elle est née, pour elle est bien née. On aurait pu croire à une faute de l’imprimeur, si l’on ne rencontrait cette locution burlesque chez quantité d’écrivains, qui ont pris au sérieux un quolibet des libéraux sous la Restauration.

« Il me reste à faire observer à l’auteur de Balsamo : Que c’est à tort qu’il investit le grand-maître des cérémonies des attributions du premier gentilhomme de la chambre, lors de la présentation à la cour de Mme Du Barry ; et qu’il n’y a jamais eu de Suisses à cheval dans la garde du roi ; c’est à peine même s’il en existe dans les armées de la république. »

jeudi 9 octobre 2014

Patrick Modiano ajoute un Nobel à son « Pedigree »

revue de presse : le monde

Voilà une ligne qu’il ne pensait sans doute guère ajouter à son Pedigree (2005)– titre de l’un de ses plus beaux livres, dans lequel il revient sur les vingt premières années de sa vie. Patrick Modiano est le quinzième écrivain français distingué par le prix Nobel de littérature. « Pour l’art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation », a précisé l’Académie suédoise, dans un communiqué diffusé jeudi 9 octobre, à la mi-journée.


Patrick Modiano.

Quand l'éditeur Antoine Gallimard a appelé l’intéressé pour le féliciter, l'écrivain était « très heureux », mais il a répondu avec « sa modestie coutumière » qu’il trouvait cela « bizarre » a raconté la maison d’édition.

L’Occupation, c’est le contexte dans lequel se sont rencontrés ses parents. Une mère flamande, « jolie fille au cœur sec », écrira son fils ; un père juif, Albert Modiano (« J’écris “juif”, en ignorant ce que le mot signifiait vraiment pour mon père et parce qu’il était mentionné à l’époque sur les cartes d’identité »), aux fréquentations et activités louches, pratiquant, sous une fausse identité, le marché noir pendant la guerre.

Leur fils aîné, Patrick, naît en 1945 ; suivi en 1947 par Rudy, qui mourra dix ans plus tard. C’est à ce cadet que Patrick Modiano, au sortir d’une adolescence empreinte de solitude, entre fugues du pensionnat et errances dans les rues deParis, dédiera son premier livre, La Place de l’Etoile (Gallimard, 1968), dont il estime que la publication constitue son véritable acte de naissance. Le livre vaut au jeune homme, protégé de Raymond Queneau, d’être immédiatement remarqué et célébré pour son talent – plus rageur dans ce livre sur l’Occupation qu’il ne le sera par la suite. Les Boulevards de la ceinture (1972) lui vaut le grand prix de l’Académie française, Rue des boutiques obscures (1978), le prix Goncourt, et l’ensemble de son œuvre, le grand prix national des lettres, en 1996. 

En exergue de Villa triste (1975), Patrick Modiano inscrira ce vers de Dylan Thomas : « Qui es-tu, toi, voyeur d’ombres ? » Comme s’il s’adressait la question à lui-même, lui dont l’œuvre est pleine de fantômes et de pénombre, de silhouettes entraperçues et de souvenirs flous, lui qui écrira dans Dora Bruder (1997), extraordinaire enquête sur une jeune fille juive disparue dans le Paris de l’Occupation : « Beaucoup d’amis que je n’ai pas connus ont disparu en 1945, l’année de ma naissance. » Il dira aussi qu’il a « toujours l’impression d’être une plante née du fumier de l’Occupation »

Ses livres ont très tôt fait de Patrick Modiano une figure majeure de la littérature française. Il y a ces déambulations dans les rues de Paris, ces atmosphères crépusculaires, ces enquêtes qui n’en sont pas, qui tournent court, et ces personnages que l’on peut reconnaître d’un livre à l’autre – Patrick Modiano professe que le matériau biographique n’a d’intérêt que s’il est « vaporisé dans l’imaginaire ». Et puis, surtout, la beauté et la fluidité de sa phrase. Il y a aussi le personnage public, qui éveille immédiatement l’affection du public, avec ses phrases hésitantes, pleines de « C’est bizarre » et de points de suspension que laisse traîner sa belle voix basse et cendreuse. Son dernier livre, Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, hanté par ses thèmes de prédilection, paru le 2 octobre, était un succès de librairie avant même l’annonce du Nobel.
livre en cours
Récompenses :

lundi 6 octobre 2014

c'est lundi, que lisez-vous ?

Les lectures du lundi sont répertoriées sur le blog de Galléane.

 J'ai lu :


« Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s’interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n’y arrive pas, malgré l’entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d’un air brûlant qu’elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même. »

Jacob, un jeune Juif de Constantine, est enrôlé en juin 1944 pour libérer la France. De sa guerre, les siens ignorent tout. Ces gens très modestes, pauvres et frustes, attendent avec impatience le retour de celui qui est leur fierté, un valeureux. Ils ignorent aussi que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement.

L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses personnages, donnent à ce roman une densité et une force particulières.

 je lis :

Urbain Delatour, né sous Louis XIV, suit l’enseignement de son père, maître chirurgien-apothicaire. Héritier respectueux et docile, il combat sa répulsion pour les sanies et autres plaies purulentes, et l’assiste dans les soins octroyés au seigneur de Montchevreüil, lorsqu’il tombe sous le charme d’Isabelle de Montchevreüil, une amazone inquiétante qui effraie les paysans de la région. Elle semble prête à tout pour l’empêcher d’approcher son père…
Au XXIe siècle, la chirurgie de pointe a remplacé l’herboristerie : Étienne Delatour est promis à un avenir brillant. Il accomplit en virtuose les opérations les plus sophistiquées. Son talent reconnu de tous le protège de ses accès d’émotion. Un jour, il se voit proposer le poste de directeur du service cardiologie d’un hôpital parisien réputé dirigé par M. Saint-Aubin, le père d’une de ses anciennes conquêtes, Irène… Mais la vie le prend à revers lorsque la rumeur d’une surmortalité dans son service se répand, au moment même où ses honoraires connaissent une nette inflation…
Fleur et Sang construit un pont entre deux destins, deux époques...
Avec maestria, François Vallejo nous offre un « co-roman » où deux histoires se superposent grâce à une subtile orchestration des temps et contre-temps. Elles s’opposent en même temps qu’elles se répondent ; le drame est imminent. Quels liens inexorables se tissent entre nos deux protagonistes ?
  je lirai :

C’est dans le quartier occidental de Nişantaşi que Cevdet Bey, un riche marchand musulman, s’installe avec son épouse pour fonder une famille. Nous sommes en 1905 et le sultan Abdülhamid II vient d’échapper à un attentat. Les élites turques contestent de plus en plus fortement le règne despotique des dirigeants ottomans, le pays se trouve alors à un tournant historique que Cevdet a pour projet de relater dans ses Mémoires. 
Trente ans plus tard, la Turquie n’est en effet plus la même après la réforme du régime politique, le bouleversement des mœurs, et la mise en place d’un nouvel alphabet. 
Les fils de Cevdet Bey en profitent pour prendre des directions différentes dans ce pays gagné par la modernité. Et c’est à la troisième génération, en 1970, qu’un besoin de retour vers les origines vient sceller cette fresque turque. Ahmet, qui est artiste-peintre, s’attaque au portrait de son grand-père, mort dans les années soixante, et ainsi à celui de toute une nation... 
Cevdet Bey et ses fils est le premier roman écrit par Orhan Pamuk. Toute son œuvre affleure déjà dans cette immense fresque à trois temps qui dépeint magistralement l’émergence d'une Turquie moderne, thème qu’il déclinera sans cesse dans la suite de sa production littéraire.



et vous, 
que lisez-vous ?